L'adoption du paiement mobile NFC freinée par les questions de sécurité
Alors que les puces NFC (Near Field Communication) se multiplient dans les terminaux mobiles de nouvelle génération, l'usage des services qu'elles mettront en ouvre risque de se faire attendre. Entre 2 et 5 ans encore selon une étude de Sybase 365, fournisseur de services IT en matière de mobilité et filiale mobile de l'éditeur Sybase, lui-même détenu par SAP. Selon cette étude, réalisée à l'occasion du Mobile World Congress de Barcelone (MWC 2012), 81 % des sondés estiment que le paiement mobile par NFC ne sera pas massivement adopté avant plusieurs années. Ils sont seulement 10 % à penser que le service de paiement sans contact commencera à décoller en 2013.
La cause de ce frein ? La sécurité. Du moins, les inquiétudes qu'elle génère. Ainsi, 38 % des répondants pensent que les problématiques de sécurisation des données lors des transactions constituent le principal obstacle à la démocratisation du téléphone mobile pour faire ses emplettes. Autre frein, le manque de coordination entre les différents acteurs, avec un marché composé de diverses solutions propriétaires où chacun y va de sa technologie et des accords passés avec les commerçants ou les opérateurs.
Manque d'interopérabilité
En effet, quand Google finalise son expérimentation Wallet auprès d'un ensemble de commerçants partenaires aux États-Unis, RIM signe avec l'opérateur Turkcell et MasterCard pour proposer une offre de paiement mobile en Turquie. Se sentant quelque peu méprisés, les opérateurs mettent également en avant des solutions de paiement Internet (depuis le mobile ou non) avec des services de carrier billing (facturation opérée par l'opérateur) ou encore des systèmes comme Buyster en France qui facture directement le compte bancaire de l'utilisateur (comme le signal un porte-parole de Buyster en commentaire). Résultat, aucune solution ne décolle, NFC ou pas.
Une situation qui n'est pas prête de s'éclaircir quand on voit que 26 % des sondés estiment que les opérateurs joueront un rôle de catalyseurs pour les paiements mobiles, que 24 % pensent que ce sont les banques qui entraîneront le mouvement alors que 19 % y voient plutôt le rôle des acteurs du Net tels Amazon, Groupon et PayPal. « Les progrès en matière de paiements mobiles ne seront possibles que lorsque les banques, les opérateurs et les détaillants convergeront sur un modèle économique, et avec une véritable interopérabilité industrielle, conduisant à un système largement adopté les paiements mobiles », conclut John Sims, président de Sybase 365. On ne le lui fait pas dire.
Article mis à jour le 14 mars.
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