Quand le legacy handicape les stratégies numériques nationales

Japon legacy stratégie numérique

Ses plans de modernisation administrative contrariés par la persistance de technologies obsolètes. le Japon mise sur une réforme réglementaire.

Sus aux disquettes et aux cédéroms. Emblématique de la « chasse au legacy » que mène le Japon, cette déclaration a eu un certain écho au-delà du pays. On la doit au ministre Tarō Kōno.

Chargé de la réforme de l’administration entre 2020 et 2021, l’intéressé avait, en particulier, le fax dans sa ligne de mire. Ainsi que le hanko, ce tampon encreur encore exigé pour la signature de documents officiels. Désormais chargé du numérique, il met l’accent sur les supports de stockage. Au sens large, allant jusqu’à inclure le MiniDisc.

À l’en croire, des milliers de procédures administratives exigent encore d’utiliser de tels médias legacy. Plus globalement, la réglementation contrarie parfois l’adoption de nouvelles technologies. En tête de liste, le cloud. Qui fait – comme en France – l’objet d’une doctrine d’usage par défaut dans une partie de l’administration. Un « cloud gouvernemental » est d’ailleurs actuellement en test dans plusieurs préfectures. Il porte aussi le site web de la « Digital Agency ».

Cette dernière est née il y a tout juste un an, avec une dotation initiale de 300 milliards de yens (2,1 Md€) pour son premier exercice. Présentée comme une « tour de contrôle », elle a, entre autres missions, celle de mener une « réforme réglementaire ». Objectif : éliminer les obstacles sus-évoqués et assurer l’application d’un principe « digital-first » dans l’élaboration des nouveaux textes de loi.

La session extraordinaire de la Diète (parlement) qui aura lieu cet automne constituera un premier terrain de veille. Il s’agira d’examiner, autant que possible en amont, les textes qui seront soumis au vote. L’organe d’État qui s’en chargera compte, au dernier pointage, une vingtaine de personnes.

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