Nokia maintient le cap sur Windows Phone
« Nous sommes plus que jamais engagés sur l'offre Microsoft », nous déclare Xavier des Horts, porte-parole de Nokia France. Suite à l'annonce d'un nouveau plan de restructuration, le deuxième depuis le début de l'année chez Nokia, nous avons souhaité faire le point sur la stratégie de l'entreprise finlandaise.
Rappelons que, confrontée à une concurrence féroce de l'iPhone et Android, Nokia a pris le virage de Windows Phone en 2011 et traverse une période de transition qui se traduit par des pertes colossales de 1,5 milliard d'euros. « L'objectif est [donc] de revenir à l'équilibre », précise notre interlocuteur.
D'où la nouvelle charrette de 10 000 postes supprimés d'ici 2013. Pour l'heure, la filiale française ignore si elle va être touchée. Mais depuis l'arrivée de Stephen Elop à la tête du groupe, pas moins 40 000 emplois auront été supprimés sur la seule activité des terminaux mobiles.
« On a besoin de beaucoup moins d'ingénieurs »
Nombre d'ingénieurs vont notamment être touchés par les mesures d'économies. « On récupère le système d'exploitation (Windows Phone, NDLR) sur l'étagère, on a donc besoin de beaucoup moins d'ingénieurs même si on continue de développer nos services différenciant [Nokia Maps, Drive, Pulse, Transport, City Lens.] », justifie Xavier des Horts.
Mais l'essentiel des licenciements proviendra de la fermeture des usines en Allemagne (Ulm), au Canada (Burnaby) et en Finlande (Salo). Pourquoi celles-ci ? « Elles ne sont plus adaptées au modèle économique, car les coûts de production sont trop élevés. Aujourd'hui, on se rapproche des fournisseurs plus que des consommateurs. » Les usines de fabrications au Vietnam, en Corée, Chine et Mexique prendront le relais ainsi « qu'un peu de sous-traitance ». Nokia a-t-il l'intention de maintenir ses unités de production ? « Oui, car on maîtrise la chaîne logistique. »
Une logistique qui vise à assurer la production des Lumia dont les ventes progressent modestement : 1 million d'unités sur le dernier trimestre 2011 (à partir de novembre) sur 5 marchés et 2 millions au premier trimestre 2012 sur une quarantaine de marchés. Et la relève est là. Lancé en mai sur le marché nord-américain, le Lumia 900 LTE « profite d'une très bonne accroche », assure le porte-parole français. Lancé en début de mois en Europe et en Chine en version 3G+ (non LTE), il est encore trop tôt pour connaître les premiers retours. Mais « c'est le seul mobile compatible HSPA+ 42 Mbit/s des opérateurs français ».
« Les Asha se vendent très bien en France »
Au total, 4 modèles de Lumia sont aujourd'hui commercialisés : les 800, 710, 900 et 610. Ce dernier visant à élargir l'offre tarifaire avec un prix proposé autour de 150 euros avec une version de Windows Phone 7.5 moins exigeante en matière de capacités matérielles. Nokia adresse également le marché de l'entrée de gamme à travers ses terminaux Asha équipés des OS maison S30 et S40. Des systèmes qui apportent de plus en plus de fonctionnalités et permettent d'utiliser l'email, la messagerie instantanée, des jeux et d'accéder aux réseaux sociaux depuis un terminal de base. Bref, des téléphones qui se rapprochent de plus en plus des smartphones à l'image de l'Asha 306 à l'écran tactile.
Contrairement à une idée reçue, les Asha ne sont pas exclusivement destinés aux marchés émergents. « On en vend beaucoup en France, notamment les modèles en double carte SIM », déclare Xavier des Horts. Les utilisateurs, étrangers notamment, profitant des offres sans engagement combinés aux services d'un opérateur « ethnique ». La concurrence des smartphones Android à 100 dollars qui arrive ne fait visiblement pas peur à Nokia.
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