Opinion : numérique, un simple marchepied politique
Le hashtag #KeepFleur (Gardez Fleur) n'y a rien fait. Selon Le Monde, Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l'Economie numérique, va hériter du secrétariat d'Etat au Commerce extérieur. En dehors des bisbilles entre Arnaud Montebourg (Economie) et Laurent Fabius (Affaires étrangères) pour savoir à quel ministère sera rattaché cette administration - guéguerre qui a tourné à l'avantage du second -, ce départ constitue un revers pour l'économie du Numérique en France, dont les représentants ont multiplié les déclarations énamourées à l'endroit de leur ex-ministre ces derniers jours. Et un rappel salutaire.
Comme l'avait déjà montré le départ de NKM, passée de l'Economie numérique à l'Ecologie et aux Transports (avec, à la clef, une vraie administration pour soutenir son action), le Numérique reste aux yeux des élites politiques françaises au mieux un marchepied, au pire un lot de consolation. Car le maroquin reste avant tout limité à des actions de communication et de lobbying. Certes toutes ne sont pas dénuées d'intérêt ou d'effets (citons, concernant Fleur Pellerin, le label French Tech qu'elle devrait d'ailleurs emmener avec elle au Commerce extérieur, selon FrenchWeb, ou son action pour faire entendre la voix des pigeons auprès du gouvernement). Mais elles ne s'appuient pas sur une administration en propre permettant de réellement mettre en musique les décisions du ou de la ministre.
Selon nos informations, Fleur Pellerin souhaitait regrouper le Commerce extérieur et le numérique. Un point sur lequel elle n'a pas été entendue. Mais l'ex-égérie du Numérique hérite à la place des Affaires européennes et du Tourisme. Pas sûr qu'elle songe finalement à se plaindre de ce remaniement.
En complément :
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