Pour Google, Motorola est plus qu'un bouclier juridique de brevets
Google, futur constructeur de terminaux mobiles? Si la réponse semble évidente après le rachat de Motorola, le président du conseil d'administration, Eric Schmidt, a tenu à préciser les choses.
Si l'arrivée de Motorola et ses 17.000 brevets vise avant tout renforcer la défense d'Android dans les guerres judiciaires relatives aux droits de propriété intellectuelle, « nous l'avons fait pour plus que cela, commente Eric Schmidt, lors de la conférence annuelle de Salesforce.com la semaine dernière. Les équipes de Motorola ont quelques produits extraordinaires. Nous sommes enthousiastes à l'idée d'exploiter cette gamme de produits, d'utiliser la marque Motorola, leur conception produits et leurs ingénieurs », selon les propos cités par Business Insider.
Motorola est notamment à l'origine des smartphones Droid et Defy, ainsi que de la tablette Xoom. Autant de produits animés par Android. Au bord de la faillite, Motorola s'est notamment appuyé sur l'OS mobile de Mountain View pour se relancer sur le marché. La domination de Motorola sur le marché des box TV aux États-Unis pourrait aussi aider à relancer Google TV. Il sera intéressant de voir la réaction des partenaires de Mountain View, notamment Samsung et Apple, face aux risques de privilèges dont Motorola pourrait bénéficier.
Au delà de l'hypothétique stratégie de Google, Eric Schmidt a voulu exposer son point de vue sur la situation ubuesque qu'entraîne la gestion actuelle des brevets. Il considère notamment que le système américain des brevets est « cassé », avec des cadres d'application bien trop larges, et beaucoup d'anciens brevets logiciels qui sont aujourd'hui annulés en justice. Android fait l'objet de plusieurs contentieux pour violations de propriétés intellectuelles de la part de Microsoft, Apple ou Oracle, rappelle ITespresso.fr.
« Il y a des dizaines de procès sur les brevets contre Android. Tel que nous le comprenons, le rachat de Motorola ne résoudra aucun d'entre eux », fait cependant justement remarquer Paul Melin, directeur de la stratégie de licences des brevets de Nokia, au magazine finlandais Talouselämä (traduit par Reuters). Sauf que Google a également poursuivi ses emplettes de propriété intellectuelle, notamment du côté d'IBM après l'échec du rachat du portefeuille de Nortel. Ce sera l'occasion de vérifier si la stratégie de Google est la bonne.
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