Résultats : France Télécom limite la casse au premier trimestre

Orange - Stéphane Richard (crédit photo @ Orange)

France Télécom bénéficie de l’activité à l’international pour compenser les baisses de revenus en France où la part des mobiles parvient à se maintenir malgré la concurrence de Free Mobile.

France Télécom a limité les dégâts. Le chiffre d’affaires global du groupe au premier trimestre 2012 est équivalent à celui obtenu un an plus tôt sur la période : 10,92 milliards d’euros (-0,1 %). Compte tenu des turbulences qui agitent le secteur des télécommunications, cela aurait pu être pire.

C’est notamment grâce aux activités internationales que l’opérateur tire son épingle du jeu : +6,8 % en Afrique et Moyen-Orient, +4,5 % en Espagne, tant sur le fixe haut débit que le mobile. Grâce à l’international et… à Free Mobile. « Le contrat d’itinérance nationale signé avec le nouvel entrant compense partiellement le recul du chiffre d’affaires sur le marché mobile grand public réalisé au 1er trimestre 2012 », précise France Télécom dans son rapport.

Free Mobile au secours de France Télécom

Il s’avère en effet que le milliard d’euros estimé, que l’accord signé en mars 2011 avec le nouvel entrant doit apporter à l’opérateur historique, devrait être atteint dans les 3 ans et non plus les 6 ans initialement prévus. Il n’en reste pas moins que les revenus en France reculent de 1,7 % à 5,4 milliards d’euros (une amélioration en regard des -2 % du 4e trimestre 2011). Et le nombre d’abonnés mobiles a chuté de 1,5 % depuis l’arrivée de Free Mobile sur le marché (0,7 % sur l’année) à 26,48 millions de clients au 31 mars.

Si le CA de l’activité mobile enregistre une progression de 0,5 % (hors mesures de régulation) grâce au « succès de la stratégie d’offres segmentées (gammes Open, Origami et Sosh) et le développement des smartphones » (72 % de clients forfait), la part fixe accuse un recul de 4,2 % à 3,1 milliards d’euros, notamment à cause de la chute de la téléphonie classique (-148 %). Les services haut débit enregistrent, eux, une progression de 5,6 % en valeur et 3,9 % en nombre d’abonnés sur un an avec près de 9,7 millions d’utilisateurs (+364 000 nouveaux clients). Les offres quadruple play Open comptent 1,7 million de souscripteurs tandis que le groupe revendique 4,56 millions d’abonnés. La marque low cost mobile Sosh séduit, pour sa part, 220 000 aventureux.

Baisse de l’activité Opérateurs

Enfin, si le CA de l’activité Opérateurs diminue de 1,1 % hors régulation (-36 millions d’euros), il enregistre une hausse effective de 2,3 %, grâce aux 11,3 % de lignes supplémentaires louées aux opérateurs alternatifs sur un an (soit 11,81 millions de lignes au 31 mars 2012). Il n’en reste pas moins que, plus France Télécom opère pour ses concurrents, moins il accède aux abonnés en direct et peut donc leur vendre de service à valeur ajoutée. L’Arpu (le revenu moyen par abonné) n’en bénéficie pas moins d’une légère hausse de 1,1 % grâce notamment à la hausse des offres ADSL nu (+8,5 % en un an, 52 % de la base installée).

Plus inquiétant, le secteur Entreprise baisse de 3,1 % en début d’année par rapport à 2011 à 1,7 milliard d’euros. Il est pénalisé par l’activité réseau (-13,8 %) qui accuse le coup des dégroupages de ligne (-11,7 %) et le recul des services de données historiques (-23,3 %) accentué par l’arrêt des offres X25. Des évolutions technologiques et commerciales que paie cher l’opérateur. Elles sont partiellement compensées par la hausse de 11 % des activités réseaux d’entreprise (97 millions d’euros) stimulées par la VoIP et les accès satellites, ainsi, dans une moindre mesure par les services professionnels (+2 % à 431 millions d’euros). « Le premier trimestre est marqué par un contexte de prise de décision par les entreprises relativement atone sur leurs projets informatiques », note le groupe.

8 milliards en 2012

Pour le reste de l’année, France Télécom maintient ses objectifs de cash flow proche de 8 milliards sur 2012 pour un taux d’endettement de 2,0 à moyen terme. Si la poursuite du déploiement des réseaux très haut débit en fibre optique devrait l’y aider, les revenus issus de la future 4G ne paieront pas en 2012 puisque les premiers services très haut débit mobile seront lancés début 2013, au mieux.

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