Marché des serveurs en Europe : bientôt l'embellie ?
Selon IDC, le marché des serveurs en Europe reste orienté à la baisse, même si le cabinet d'études américain décèle quelques lueurs d'espoir. Au second trimestre de l'année, les ventes de serveurs sur le continent ont représenté un chiffre d'affaires de 2,9 milliards de dollars, en retrait de 3,3 % sur un an. La décroissance est encore un peu plus prononcée en euros (- 4,9 %). En nombre d'unités vendues, le tassement se chiffre à 4,7 % (soit un total de 483 000 serveurs livrés).
Même s'il s'agit là du 7e trimestre consécutif de baisse, IDC note le rebond du marché d'un trimestre sur l'autre (+ 6,8 % en dollars). Surtout, le marché européen fait cette fois bien mieux que la moyenne mondiale, où les ventes se sont contractées de 6,2 % sur un an (à 11,9 milliards de dollars).
Si le marché européen a limité les dégâts, c'est avant tout en raison du bon maintien des serveurs haut de gamme, dont les ventes connaissent un rebond de 7,5 % sur un an, causé notamment par une vague de renouvellement des mainframes, particulièrement en France, en Grande-Bretagne et en Allemagne. Un rebond qui permet aux serveurs non-x86 d'afficher une stabilité des ventes au cours de la période. « Avec la sortie du mainframe zEC12 au troisième trimestre 2012, IBM a fait un pas important pour conserver à la plate-forme toute sa pertinence », observe Beatriz Valle, analyste senior d'IDC Europe.
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Le rebond de Dell, la stabilisation d'Oracle
Dans le bas du marché, le x86 est à la peine, avec des ventes de 2,1 milliards de dollars en retrait de 4,5 % sur un an. « Avec des nouveaux produits et des renouvellements de gammes attendus au quatrième trimestre, le rythme des ventes de serveurs x86 a ralenti au cours de la période, notamment sur le segment des machines ciblant les PME », note Giorgio Nebuloni, directeur de recherche chez IDC. A noter qu'IDC relève la croissance des serveurs haute densité - utilisés notamment pour les infrastructures cloud -, portée entre autres par les projets de grandes entreprises et du secteur public en France, précise le cabinet américain. Ce segment approche des 100 millions de dollars sur le trimestre (+ 68 % en un an). Sa croissance a toutefois tendance à ralentir : au trimestre précédent, elle avait dépassé les 100 %.
Côté constructeurs, malgré un déclin de ses ventes de plus de 13 %, le leader HP conserve une marge de sécurité sur son dauphin immédiat, IBM. Le premier affiche une part de marché de 34,8 % contre 27,8 % pour Big Blue. Mais en n'affichant qu'un recul de 1,3 % de ses ventes sur un an, en raison des ventes florissantes de mainframe (+ 60 % environ sur un an), IBM comble une partie de son retard. Troisième, Dell connaît un rebond intéressant, enregistrant une progression de près de 8 % sur un an. Le Texan profite notamment de la demande pour les serveurs à haute densité. A noter enfin, la stabilité d'Oracle sur un an : le numéro 4 du marché européen bénéficie des bonnes ventes de ses systèmes intégrés (Exadata, Exalytics, Exalogic, etc.) et du renouvellement de la gamme Sparc Enterprise.
Au niveau mondial, rappelons que c'est IBM qui domine désormais, Big Blue ayant pris le leadership sur HP 3 fois au cours des 4 derniers trimestres. Suivent Dell et Oracle. Cinquième en Europe, Fujitsu est désormais devancé au niveau mondial par Cisco, dont les ventes progressent à un rythme rapide (42,6 % au cours du second trimestre, pour une part de marché atteignant 4,5 %).
Crédit photo : © Sashkin - shutterstock
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