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SMRgate : Western Digital en proie à une class action

En première ligne du « SMRgate », Western Digital voit émerger une tentative de recours collectif aux États-Unis.

Publié par Clément Bohic le | Mis à jour le
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SMRgate : Western Digital en proie à une class action

Fraude, négligence, publicité mensongère. Autant d'accusations que le « SMRgate » vaut à Western Digital.

Les voilà regroupées dans une plainte déposée la semaine passée en Californie.
Le cabinet d'avocats Hattis & Luckacs en est à l'origine. Il compte en faire le socle d'une class action contre le fabricant américain.

Ce dernier a récemment reconnu, comme Seagate et Toshiba, avoir vendu des disques magnétiques sans préciser y avoir intégré le SMR.

Cette technologie d'enregistrement « bardeau » (shingled magnetic recording) permet d'augmenter la densité surfacique des disques durs. Elle superpose pour cela les pistes de données.

Un tel fonctionnement ne convient pas à tous les usages. En particulier ceux qui impliquent beaucoup d'opérations d'écriture aléatoire.

Parmi ces usages, il y a les NAS.
Or, Western Digital y destine ouvertement sa gamme WD Red, pour les équipements comportant jusqu'à 8 baies, fait remarquer Hattis & Luckacs.

« Masquage technologique »

Cela ne posait pas de problème, explique le cabinet d'avocats, aussi longtemps que ces disques utilisaient le traditionnel CMR (conventional magnetic recording).

C'est en 2018 que tout a basculé. Western Digital a commencé à adopter le SMR « pour une seule raison : réduire ses coûts et augmenter ses profits ».
Il n'aurait pas seulement « omis » d'en faire mention dans ses documentations techniques et commerciales. Il aurait aussi orchestré un « masquage technologique ». Ce en intégrant la gestion du SMR au niveau du disque (et non de l'hôte) et en maximisant la quantité de cache pour mieux « digérer » les écritures.

Western Digital avait d'abord gardé le silence sur les faits, avant de les nier. Il les avait finalement reconnus à la mi-avril après que la presse IT se fut emparée du sujet. Mais la seule initiative qu'il ait pris depuis lors, assure Hattis & Luckacks, est de mettre à jour la fiche technique de la gamme Red. pour ajouter une ligne « CMR » ou « SMR », sans plus de détails. Il continue, en outre, d'associer le terme NAS à la gamme WD Red.

La plainte liste quatre modèles de disques, de 2 à 6 To (WD20EFAX, WD30EFAX, WD40EFAX, WD60EFAX).
Elle mentionne aussi quatre disques WD Blue de 2 à 6 To (WD10SPZX, WD20SPZX, WD20EZAZ, WD60EZAZ) et un WD Black.
Elle ne concerne toutefois que les WD Red, qualifiés de « bombes à retardement » qui « exposent les clients à de plus grands risques de perte ou de destruction de données ». Entre autres lors de la reconstruction de RAID consécutive à la défaillance ou à l'ajout d'un disque.

Il est demandé à Western Digital de procéder à un remboursement ou à un remplacement par des modèles CMR.

Illustration principale © nudelbach via visualhunt.com / CC BY-SA

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