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Threads a 1 an : un réseau social encore en chantier

Un an après son lancement, Threads reste en construction. En particulier au niveau de l’intégration au fédivers.

Publié par Clément Bohic le | Mis à jour le
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Threads a 1 an : un réseau social encore en chantier

« Reprendre ce qu’Instagram fait de mieux et l’étendre au [format] texte ». Meta avait fait cette promesse au moment de lancer Threads. C’était il y a un an.

Entre autres engagements figurait la compatibilité avec le protocole ActivityPub. Et donc l’ouverture au fédivers. Meta n’utilisait alors pas encore le terme dans sa communication. Il mettait plutôt en avant l’aspect « portabilité ». Aussi bien pour les développeurs (création d’expériences compatibles avec de multiples plates-formes sociales) que pour les utilisateurs finaux (possibilité d’« arrêter d’utiliser Threads et de transférer votre contenu vers un autre service »).

Depuis lors, Meta a effectivement posé des jalons, mais la prise en charge du fédivers reste expérimentale. L’Europe en est par ailleurs encore exclue à l’heure actuelle, malgré la récente extension de la bêta à plus d’une centaine de pays.

Le lancement même de Threads sur cette plaque géographique s’était fait en décalé. Il avait fallu attendre le 14 décembre pour que le réseau social ouvre en France. Un retard qui semble avoir tenu, en particulier, à la nécessité de se mettre en conformité avec un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne. Celle-ci avait mis des barrières à l’invocation de l’intérêt légitime de Meta pour croiser des données entre ses services.

175 millions d’utilisateurs actifs… mensuels

Meta lui-même reconnaît que Threads reste un produit en développement. Début février, dans le cadre de l’annonce de ses résultats annuels, il expliquait « rester concentré sur l’ajout de fonctionnalités importantes et sur la mise à l’échelle de la communauté ». Il revendiquait alors 140 millions d’utilisateurs actifs par mois, contre « un peu moins de 100 millions » trois mois auparavant.

Fin avril, le compteur en était à 150 millions. Et le message demeurait, au mot près.

Au dernier pointage, on en est à 175 millions. Avec l’Inde parmi les pays les plus actifs, selon Meta, qui y a dédié un post sur sa newsroom monde.
Ce n’est pas la première fois qu’il fait la lumière sur l’usage de Threads dans ce pays. Voilà quelques semaines, il s’était fait l’écho d’une collaboration avec « plus de 250 » créateurs de contenus relatifs au cricket.

Le long chemin de Threads vers le fédivers

Depuis son lancement, Threads est, officiellement, un « service d’Instagram ». On peut l’utiliser sans, mais uniquement pour consulter des contenus et rechercher des comptes. En tout cas en attendant l’ouverture au fédivers.

La phase expérimentale est ouverte aux utilisateurs âgés d’au moins 18 ans et disposant d’un profil public. Les profils Threads se retrouvent alors exposés sur le fédivers : les utilisateurs d’autres serveurs peuvent les découvrir et s’y abonner. Ils peuvent aussi interagir avec les publications (liker, répondre) et les repartager avec n’importe qui sur ou en dehors de leur serveur.
Les réponses reçues apparaissent sur l’interface de Threads. Les likes aussi, mais sous la forme d’un compteur global.

« Pour d’autres interactions, vous devrez accéder aux autres serveurs », concède Meta. Par exemple, suivre des utilisateurs du fédivers ou voir les follows reçus.
Il existe en outre des limites sur le partage des publications. Elles ne peuvent l’être si :

– Elles sont des réponses à des posts non fédérés ou des reposts de posts non fédérés
– On a restreint les personnes pouvant les citer ou y répondre
– Elles contiennent des pièces jointes non prises en charge – des sondages, en particulier
– Elles vont contre les règles de gouvernance de serveurs

Meta insiste sur le fait que modifier une publication dans Threads ne la modifie pas forcément dans le fédivers. Il consacre plus globalement une section de l’assistance en ligne à la question de la confidentialité des données. « À l’heure actuelle, notre expérience bêta pour le partage sur le fédivers n’est disponible que pour les profils Threads dans certaines régions », rappelle-t-il au sein de l’encadré introductif. De là à y voir un lien avec l’enjeu de confidentialité, il n’y a qu’un pas…

Un réseau social en construction

Il est arrivé à Meta d’expliciter quelques-unes des difficultés techniques à la mise en place d’ActivityPub. Il s’est notamment arrêté sur l’absence de spécification formelle pour fédérer les citations. Diverses méthodes ont émergé en fonction des serveurs. Pour Threads, on semble s’orienter vers une mécanisme de représentation similaire aux mentions sur les autres plates-formes sociales.

Parmi les fonctionnalités sus-évoquées, les sondages n’étaient pas disponibles au lancement de Threads. Ils étaient arrivés en octobre 2023. La recherche par mots-clés avait fait son entrée quelques semaines auparavant. Encore plus en amont (début août), Meta avait ajouté la possibilité de partager des publications en DM sur Instagram, d’éditer le texte alternatif des fichiers multimédias et de trier les followers par ancienneté.

Le déploiement de la section Tendances a démarré plus récemment (mars). Même chose pour la vérification des informations (avril), à l’appui de l’IFCN (International Fact-Checking Network).

En parallèle du fact-checking, Meta travaille sur le signalement des contenus générés par intelligence artificielle. À destination non seulement de Threads, mais de ses autres services (Facebook, Instagram, WhatsApp). Les standards C2PA et IPTC guident ses recherches en la matière. Il a aussi développé, sous la marque Stable Signature, une technologie de filigrane « invisible » et donc théoriquement non manipulable.

Illustration © Rafael Henrique – Adobe Stock

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