Anne-Lise Touati, Microsoft : « Le bon Cloud, c’est celui que l’entreprise choisit »

Anne-Lise Touati, récemment nommée directrice des offres serveurs et Cloud de Microsoft France, détaille la philosophie du premier éditeur mondial, consistant à offrir le même niveau de fonctionnalités dans le Cloud, sur Azure donc, et sur site. Et ce, pour tout nouvelle version de logiciel, y compris quand il s’agit d’outils d’infrastructure.

Silicon.fr : Microsoft vient de dévoiler son offre Hadoop sur Azure. Un segment sur lequel se positionnent tous les acteurs du Cloud public. Quelles sont les spécificités de votre solution ?

Anne-Lise Touati : Notre ambition consiste à faire le lien entre cette solution Cloud et nos offres de gestion de données. Microsoft dispose d’une base SQL bien établie avec SQL Server : il s’agit de la base de données relationnelle la plus vendue au monde, avec une part de marché de 45 % en nombre de licences vendues. Sur Azure, nous offrons la capacité de gérer des bases de données structurées et non structurées.

Dans les entreprises, l’ajout de bases de données non structurées reste un sujet en émergence. Même si certaines les utilisent déjà. Un client a par exemple utilisé Hadoop sur Azure pour gérer les données d’un concours en ligne : analyse de comportements, mise à disposition de reporting… Le reporting était assuré dans Excel. En Grande-Bretagne, l’assureur Aviva a fait de même  pour collecter et analyser le comportement des utilisateurs d’une nouvelle police d’assurance, dont la structure de prix varie en fonction du profil de risques de chaque assuré.

Quel rôle joue Excel dans votre stratégie analytique ?

70 % des utilisateurs en entreprise n’ont pas accès à la BI. Pour manipuler des données, l’outil le plus utilisé reste Excel. Notre philosophie consiste à permettre l’accès à la donnée partout où elle est utile. Excel est donc pour ce faire un bon levier. Mais c’est aussi le cas de SharePoint, qui permet de créer des consoles de pilotage plus élaborées. Ou encore d’Office 365.

Vous proposez donc des technologies à iso-fonctionnalités sur le Cloud et sur site ?

Notre souhait est que toute nouvelle version de logiciel soit à la fois disponible sur site et dans le Cloud, qu’il soit privé ou public avec Azure. C’est à l’entreprise de décider si elle préfère un déploiement sur site, chez un hébergeur ou sur Azure. Cette philosophie vaut désormais pour tous nos outils, y compris ceux relatifs à la gestion des infrastructures. Dernier exemple en date : RMS, un outil de gestion des droits numériques, désormais disponible sur Azure alors qu’il n’était jusqu’à récemment que proposé sur site.

Commercialement, nous sommes alignés sur cet état d’esprit : nous ne disposons pas d’équipes dédiées au Cloud. En fonction de son contexte, des données concernées ou encore de la typologie des utilisateurs, une entreprise décide le mode de déploiement qu’elle souhaite. Pour Microsof, le meilleur Cloud, c’est celui qu’elle aura choisi.

Comment se positionne Azure face à Amazon Web Services (AWS) ?

AWS est bien sûr notre principal concurrent, même s’il n’est pas présent sur l’ensemble de notre portefeuille d’offres. Rappelons qu’Azure propose pas moins de 30 services d’infrastructure. J’ajoute que nous nous alignons systématiquement sur les prix pratiqués par AWS.

Au niveau mondial, Azure attire chaque jour 1 000 nouveaux clients et les capacités disponibles sur notre Cloud doublent tous les six mois. C’est donc un véritable succès. En France, Azure est aujourd’hui présent dans environ 50 % des 100 plus grandes entreprises de l’Hexagone.

Nous avons mis en place des dispositifs dédiés pour répondre aux attentes des grandes entreprises. Par exemple, elles peuvent bénéficier sur le Cloud Azure des conditions de remise prévues à leur contrat Enterprise Agreement (contrat de licence global proposé par Microsoft et dédié aux grandes entreprises, NDLR). Et leur facturation est alors annualisée.


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