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Xavier Niel (Free) : « Sur les antennes, nous n'avons pas été très innovants »

Activation des antennes, gestion des inscriptions et portabilité des numéros, coût des forfaits, accueil des MVNO, emplois. Cuisiné, Xavier Niel a répondu aux questions de la commission des affaires économiques du Parlement. Y compris sur son salaire.

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
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Xavier Niel (Free) : « Sur les antennes, nous n'avons pas été très innovants »

« Mon salaire est de 173 000 euros net annuel. » Devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale présidée par Serge Poignant (UMP, Loire-Atlantique) où il était auditionné aujourd'hui, Xavier Niel a fait montre de transparence. Une transparence sur les rémunérations qui n'est pas toujours au goût des autres patrons des opérateurs. Là n'était pas le sujet principal de cette audition du dirigeant d'Iliad/Free mais plutôt les conditions de mise en ouvre de ses services mobiles, le déploiement de la fibre optique ou encore les questions de filtrage face aux problématiques Hadopi.

Les antennes Face à l'actualité du moment, Xavier Niel concède que « nous n'avons pas été innovants sur la pose des antennes ». L'obligation du déploiement (Free mobile se devant de couvrir 27 % de la population à l'ouverture de son réseau) n'a pas permis au groupe cette recherche d'innovation. Les antennes de Free se concentrent donc sur les toits des HLM (en passant le dirigeant à fait la remarque, qu'en termes sanitaires, il valait mieux se trouver sous l'antenne qu'en face et bénéficier ainsi de « l'effet parapluie »). Il a aussi ajouté qu'il était demandeur d'accords sur le partage des antennes sur les points hauts. « Nous demandons de simplifier le déploiement. » Sans pour autant préciser s'il avait obtenu réponse de ses homologues.

Dans tous les cas, le dirigeant assure que les antennes du réseau Free mobile étaient bien activées contrairement à ce que laissent croire les bruits de couloir. « Mais à cause du trafic, le signal se réduit ou disparaît », précise-t-il. D'où leur « invisibilité » et les suspicions des concurrents qui mettent en avant la destruction de leur valeur avec risques de licenciements à la clé.

Destruction d'emplois À ce propos, Xavier Niel a rappelé que Free Mobile avait créé plus de 1000 emplois en France où travaillent majoritairement les téléconseillers de Free. « La totalité des gens qui répondent au téléphone pour traiter les inscriptions à Free sont en France. Les téléconseillers basés au Maroc nous permettent de contourner la législation française sur le travail nuit et du dimanche. » Il en a profité pour souligner que les trois opérateurs historiques ne se gênaient pas pour délocaliser leurs centres d'appels à l'étranger.

Retards de portabilité Xavier Niel a en revanche admis l'accumulation des retards sur la portabilité des numéros mobiles. Retards dû à l'organisation du GIE chargé de traiter ces demandes. « Le GIE qui gère 40 000 demandes par jour aujourd'hui devrait passer à 80 000 en fin de semaine, ce qui nous permettrait de rattraper notre retard. Le GIE semble prendre son temps. » Ce qui a provoqué des résiliations chez les plus impatients. Combien ? Le dirigeant ne le précise pas. Pas plus que le nombre d'abonnés mobiles aujourd'hui enregistrés. « Plusieurs centaines de milliers », c'est contenté de préciser l'intéressé.

Xavier Niel a par ailleurs promis que son groupe allait publier une offre pour les MVNO « dans les jours qui viennent ». En tant qu'opérateur mobile, Free a effectivement l'obligation de pouvoir accueillir les MVNO sur son réseau.

Augmentation des forfaits ? Free Mobile augmentera-t-il ses tarifs au-delà du 3 millionnième abonné ? « C'est un point de rendez-vous visant à vérifier notre hypothèse de consommation. Si ce n'est pas le cas, on pourrait être amené à changer nos offres. » Autrement dit, si les consommateurs de Free consomment plus de voix et données qu'escompté, les forfaits pourraient bien en prendre un coup. Tout en assurant que, oui, les forfaits mobiles sont aujourd'hui rentables.

Les investissements Car il faudra maintenir les revenus pour poursuivre les investissements. « En 2011, nous avons investi plus de 37 % de notre chiffre d'affaires, et cela continuera en 2012 et dans les années qui suivront. Nous sommes là pour activer de la croissance, donc investir 30-40 % du CA. »

Notamment dans le réseau très haut débit fixe en fibre optique. « Nous allons déployer 4 à 5 millions prise dans les zones dense et 10 millions dans les zones moins dense via nos accords avec Orange et SFR, rappelle Xavier Niel. Comment atteindrons-nous les 10 millions de foyers restant ? C'est la vraie question. Nous aurons besoin de bonne foi pour couvrir la totalité du territoire qui devrait nécessiter le temps d'une génération. » Dans 20 ans, nous saurons alors si la stratégie de Free aura été la bonne ou non.

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