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5 bonnes pratiques pour penser l'accessibilité numérique

Pour démocratiser encore davantage l’usage du numérique, il faut donc en (re)penser l’accessibilité. Si les développeurs sont de plus en plus sensibles à cet enjeu, il manque encore trop souvent une véritable mise en place de pratiques élémentaires.

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5 bonnes pratiques pour penser l'accessibilité numérique

16 millions de Français sont « éloignés du numérique », selon les termes d’un rapport commandé par le gouvernement. Si le nombre est déjà conséquent, c’est l’augmentation qui alarme le plus, puisqu’ils étaient « seulement » 13 millions en 2017.

La fracture numérique n’est donc pas générationnelle – opposant les jeunes digitalisés d’un côté et les vieux en format papier de l’autre – mais plutôt sociale et territoriale.

Pour démocratiser encore davantage l’usage du numérique, il faut donc en (re)penser l’accessibilité. Et si les développeurs sont de plus en plus sensibles à cet enjeu, il manque encore trop souvent une véritable mise en place de pratiques élémentaires.

Voici donc une checklist pour vous aider dans le développement de vos produits numériques.

1. Soigner votre présentation visuelle…

Les polices d’écriture les plus originales sont parfois les plus jolies, mais elles sont rarement les plus lisibles. Pour toucher un plus grand nombre de lecteurs, il faut opter pour des polices sans empattement, comme la police « Arial ». Il faut choisir ensuite une taille adaptée au support.

Pour le smartphone, la taille 12 sera parfaite, et pour l’ordinateur, la taille 14 ou 16 sera idéale pour afficher le texte de base. Enfin, une bonne ligne est toujours justifiée à gauche et comprend entre 50 et 75 caractères. Pour finir sur la présentation visuelle, veillez à utiliser le ratio de contraste 4:5:1 qui garantit une meilleure lisibilité des couleurs sur tous les écrans.

2. … Et auditive

Les visuels, c’est bien. Mais tous les utilisateurs ne pourront pas les voir ou les comprendre de la même manière. Leur proposer une alternative est ainsi indispensable. Cela passe par la rédaction d’un attribut « alt » pour décrire l’image et en faire comprendre le sens aux utilisateurs.

Mais attention, contrairement à la pratique la plus en vogue, orienter la rédaction des attributs « alt » pour le référencement SEO ne garantit pas forcément de bien en transmettre le sens. Et pour proposer une alternative complète au texte, vous pouvez créer du contenu audio. descriptif destiné aux personnes malvoyantes.

3. Contrôler le contenu multimédia

Comme les antibiotiques, les vidéos et les animations ne sont pas automatiques. Ce qui veut dire que l’utilisateur doit garder le contrôle sur celles qu’il regarde. La mise en place fréquente d’autoplay ne lui laisse pas le choix de mettre sur pause ou de désactiver les différents éléments qu’il visionne. Ce qui exclura de fait toute personne utilisant un lecteur d’écran.

Enfin, en plus des sous-titres intégrés à la vidéo, vous pouvez ajouter un texte descriptif qui sera lisible et interprétable par n’importe quel « player ».

4. Construire une navigation fluide

Tout utilisateur doit être guidé au maximum dans sa navigation. Il ne doit pas rencontrer d’obstacle sur son chemin et ne doit jamais se retrouver dans une impasse. C’est pourquoi il est préférable de prévoir des fonctionnalités pour sortir à tout moment d’un menu ou d’une fenêtre en particulier.

Pour les sites internet les plus complexes, le fil d’Ariane peut également s’avérer être un outil indispensable. Il permet en effet à l’utilisateur de baliser le chemin qu’il a parcouru au sein du site web.

5. Faire tester ses produits

Si l’accès au web est un droit, c’est le devoir des développeurs et des hébergeurs de le partager universellement. Mais tous les utilisateurs n’ont pas les mêmes contraintes et les mêmes besoins. Le « mobile first » par exemple, qui est encore à la mode aujourd’hui, n’est pas toujours adapté. Car il est possible que votre cible n’utilise pas de smartphone.

Il se peut également que votre produit ne s’adresse tout simplement pas à certaines personnes en situation de handicap. L’accessibilité ne pourra jamais être totalement universelle. Alors, pour être sûr que votre produit numérique corresponde au plus grand nombre, vous aurez besoin d’une équipe de testeurs variée, diverse et mixte. Inclure des personnes en situation de handicap dans vos équipes sera ainsi un bon point de départ pour penser l’accessibilité de votre produit dès sa phase de conception. 

L’accessibilité est encore trop souvent perçue comme une contrainte, alors que c’est en réalité un incroyable vecteur d’innovation. Google l’a encore montré avec son outil Voice Over, qui est maintenant utilisé bien au-delà des personnes en situation de handicap. L’accessibilité est également un enjeu valorisant pour les développeurs et designers qui ont la chance de travailler sur des enjeux sociaux et de lutter contre la fracture numérique et contre la discrimination.

Lou-Anne Joubert, Head of Product Design - Wild Code School.

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