Alcatel-Lucent : bénéfice divisé par trois, 12.500 postes supprimés
Comme prévu, les premiers résultats des jeunes mariés Alcatel-Lucent sont médiocres, et comme prévu, l'équipementier a revu à la hausse les économies à réaliser et les postes à supprimer.
On est loin des rumeurs de ces derniers jours qui évoquaient jusqu'à 20.000 suppressions de postes au total, des rumeurs certainement lancées pour » préparer les esprits ». Le groupe annonce finalement que le plan social passera de 9.000 (initialement prévu) à 12.500 postes supprimés sur trois ans. L'entreprise compte 80.000 salariés dans le monde.
Les objectifs d'économies seront d'1,7 milliard d'euros sur trois ans au lieu d'1,4 milliard d'euros.
Le directeur financier, Jean-Pascal Beaufret, n'a pas précisé la répartition des suppressions d'effectifs par pays ni les dates auxquelles elles auront lieu.
Selon les syndicats, l'équipementier qui emploie 12.000 personnes en France, pourrait supprimer au moins 1.800 postes.
Ces plans sociaux doivent être communiqués aux Comités centraux d'entreprises (CCE) des filiales les 13 et 14 février, et au Comité de groupe France le 16 février.
« La direction a décidé de transformer la fusion entre Alcatel et Lucent en cauchemar », avait estimé l'intersyndicale dans un communiqué, en dénonçant « l'ampleur terrifiante »des suppressions d'emplois.
« Comme toujours, dans la logique de la direction générale, la réduction des coûts induit des suppressions d'emplois massives. C'est la seule variable d'ajustement qu'elle connaisse« , ajoute l'intersyndicale dans un communiqué.
Pour elle, « loin de servir les intérêts des salariés, cet alignement systématique et aveugle sur de seuls critères boursiers et financiers nous conduit droit dans le mur ». « Il ne sert à rien de vouloir être un leader mondial des télécommunications si la conséquence première doit être des cortèges de licenciements et des bassins d'emplois ravagés », poursuivent les syndicats.
En conséquence, l'intersyndicale « appelle à participer massivement à un premier arrêt de travail de deux heures le jeudi 15 février », et prévient qu'elle entend « créer dans chaque filiale du groupe, dans chaque établissement, de puissantes mobilisations », pour s'opposer « à ce démantèlement de notre entreprise »
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Il faut dire que les résultats du nouveau géant des télécoms ne sont pas à la hauteur des espérances (même si cela ne justifie complètement pas l'emploi massif de coupes franches).
Alcatel Lucent a annoncé pour 2006 un bénéfice « pro forma » divisé par plus de trois, à 522 millions d'euros contre 1,67 milliard en 2005. Le groupe a surtout été pénalisé au quatrième trimestre.
Au cours des trois derniers mois de l'année dernière, le groupe a enregistré, par rapport au même trimestre de l'année précédente, une baisse de 16% de son chiffre d'affaires et une rentabilité (marge d'exploitation) en chute libre, de 566 à 21 millions d'euros.
Selon la direction, la perte nette au quatrième trimestre de l'exercice 2006 est de 618 millions d'euros, contre un bénéfice net de 381 millions d'euros un an plus tôt.
« Les résultats du quatrième trimestre ont pâti d'incertitudes créées par le rapprochement auprès de nos clients et de nos équipes, ainsi que d'un marché difficile, notamment en Amérique du Nord », a souligné Patricia Russo, le directeur général du groupe, dans un communiqué.
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