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Antitrust : Intel veut plaider sa cause à Bruxelles

Après six années d'enquête, les inspecteurs de la Commission européenne sont sur le point de poursuivre le géant américain pour abus de position dominante et pratiques anti-concurrentielles

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Antitrust : Intel veut plaider sa cause à Bruxelles

Après Microsoft, l'étau européenn est sur le point de se refermer sur Intel. D'après le site Out-Law.com, le plus grand fabricant de processeurs au monde a demandé une audition à la Commission européenne pour répondre aux accusations de cette dernière sur des pratiques commerciales qu'elle juge anti-concurrentielles. L'enquête dure depuis six ans.

Intel a demandé à être auditionné par un inspecteur (la date n'a pas été précisée) qui aura pour mission de rédiger un rapport à l'intention de la Commission.

La plainte contre Intel regroupe plusieurs charges. Pour résumer, Bruxelles estime qu'Intel ne joue pas le jeu de la libre concurrence. Cela au désavantage de son concurrent : Advanced Micro Devices (AMD).

Rappelons que durant l'été 2007, un porte parle de la Commission affirmait qu'Intel payait les fabricants de PC pour qu'ils refusent d'utiliser des processeurs AMD. Plusieurs locaux d'Intel ont été visités par les enquêteurs en 2005 !

Selon les termes du document, Intel est accusé de casser les tarifs de ses processeurs de la famille x86 de façon à « forcer la main » des fabricants de PC pour qu'ils intègrent ses chipsets.

La défense d'Intel devrait reposer sur un argument principal, à savoir que pour le fondeur américain son concurrent AMD est lui aussi obligé de baisser ses prix, ce qui est bien la preuve d'un niveau de compétition plutôt sain.

Intel risque une amende représentant 10% de son chiffre d'affaires global.

Rappel des faits :

La Commission enquête depuis six ans pour déterminer si Intel a agit de façon déloyale pour conserver son avance sur son concurrent AMD. Au moment des faits, la part de marché du géant des semi-conducteurs était de 80 % sur les processeurs. Il aurait par exemple refusé des programmes financiers de motivation (incentive) aux vendeurs de PC qui indiquaient la présence de composants AMD dans leurs produits.

Intel aurait également proposé des ristournes aux fabricants d'ordinateurs, pour contenir la part de marché mondial d'AMD.

Ce dernier affirme que même si sa part de marché a augmenté, il a atteint un plateau car Intel a agi de façon déloyale, ce que ce dernier dément énergiquement.

« Se servir illégalement de ses positions sur le marché pour limiter l'innovation et, plus important encore, restreindre la liberté de choix du consommateur ne peut être toléré », a déclaré Thomas McCoy, vice-président exécutif d'AMD en charge des affaires juridiques.

La contre-attaque est plutôt virulente: Intel estime que les difficultés d'AMD sur le marché sont le résultat d'erreurs stratégiques et d'investissements trop faibles.

En juillet dernier, des responsables des services européens de la Concurrence, accompagnés de responsables d'autorités nationales antitrust, ont conduit des inspections dans plusieurs locaux d'Intel en Europe, ainsi que dans un certain nombre de sociétés informatiques qui fabriquent ou vendent des ordinateurs.

Rappelons que dans cette affaire qui n'est pas spécifique à l'Europe, une plainte similaire a été par exemple déposée par AMD auprès de la justice américaine, ainsi qu'au Japon et en Corée du Sud.

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