Atos Origin : guerre des nerfs entre la direction et Centaurus/Pardus
La situation se tend encore un peu plus entre la direction d'Atos Origin et ses deux actionnaires principaux (avec 21,6% du capital), les fonds d'investissement Centaurus et Pardus.
Ce mercredi, le conseil de surveillance de la SSII a décidé de recommander aux actionnaires de voter contre l'ensemble des résolutions que proposent Centaurus et Pardus pour l'assemblée générale du 22 mai. Il s'agit donc d'une nouvelle attaque en piquée de la direction contre les deux fonds.
Motif du contentieux : la direction refuse d'accorder aux fonds des places au conseil de surveillance. Concrètement, Centaurus et Pardus souhaitent la nomination de deux de leurs représentants ainsi que de trois autres administrateurs : Colette Neuville, la médiatique présidente des actionnaires minoritaires, Michel Combes, patron de TDF et Bernard Bourigeaud, fondateur et ancien président du directoire d'Atos.
Mais pour la SSII, « aucun des trois candidats externes ne présente, à des titres différents, les garanties d'indépendance à l'égard de Pardus et de Centaurus ».
Atos craint que ces nominations permettent aux deux fonds de lancer une OPA interne sur la société. Mais les refus systématiques de la direction pourraient avoir les mêmes résultats même si les deux actionnaires assurent qu'ils ne veulent pas prendre le contrôle de la société.
Pour autant, en janvier dernier, dans une interview aux Echos, Bernard Oppétit, président de Centaurus soulignait que « la société est dans une impasse stratégique. Cette entreprise est trop petite pour être un généraliste des services informatiques mais pas assez spécialisée pour valoriser au mieux ses savoir-faire sur des marchés de niche. C'est pourquoi nous pensons que sa stratégie doit être repensée. Le secteur des services informatiques se consolide rapidement et nous pensons que, dans ce contexte, il serait dans l'intérêt de la société de s'adosser à un grand groupe du secteur. Pardus partage notre point de vue, et c'est ce qui nous a conduits à agir ensemble. Le plan de transformation d'Atos Origin lancé en février 2007 ne répond pas à cette problématique de positionnement ».
Et de poursuivre : « Nous avons expliqué notre point de vue aux dirigeants actuels d'Atos Origin ces derniers mois mais le conseil de surveillance n'a même pas accepté de nous recevoir. Avec plus de 20 % du capital, nous sommes pourtant les actionnaires de référence. Nous avons demandé à être représentés au conseil de surveillance par deux membres, mais nous avons récemment reçu une réponse négative de la part de la société. Nous avons l'intention de présenter lors de la prochaine assemblée générale des résolutions qui permettront à la société de sortir de cette impasse ».
Centaurus et Pardus aimeraient en effet avoir leur mot à dire concernant la stratégie du groupe. D'autant plus qu'Atos voit son action sombrer : -22% en 2007, une hémorragie qui frappe directement les deux fonds.
« Il n'y a aucun élément qui justifie aujourd'hui une mise en vente de l'entreprise », a déclaré à Reuters le président du directoire de la société de services informatiques, Philippe Germond.
Et de poursuivre, Atos « va bien, est en marche, bouge très vite et est en bonne santé ».
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