Bouygues Telecom et SFR revoient leurs stratégies face à Free Mobile
« Les trois opérateurs mobiles ont arrêté tous leurs investissements pour 2012, et tout le monde prévoit des économies pour après la présidentielle », déclarait récemment à Silicon.fr Sébastien Crozier président du syndicat CFE-CGC et UNSA France Télécom - Orange, porte-parole de l'ensemble des syndicats des opérateurs suite à l'arrivée de Free sur le marché de la téléphonie mobile. Une analyse qui semble aujourd'hui se confirmer.
« Nous devons réexaminer nos coûts, de manière systématique, tant sur les investissements que sur l'exploitation », déclare Jean-Bernard Levy, patron de Vivendi, qui évoque pour les Echos (01/03) la stratégie de la filiale SFR face au nouveau concurrent. Pour l'heure, si aucun plan de restructuration n'est annoncé, les suppressions d'emplois sont néanmoins évoquées. « Une chose me frappe dans cette décision : c'est la myopie, déclare-t-il toujours au quotidien économique. Qui a pensé aux effets purement consuméristes sur notre industrie, sur l'écosystème numérique et les start-ups, sur l'emploi dans la filière, sur notre souveraineté dans les technologies clefs pour l'avenir ? »
« L'État est partout dans cette affaire »
Le numéro 1 de Vivendi en veut visiblement à l'État et au régulateur. « Notez que l'État est partout dans cette affaire : les pouvoirs publics et le régulateur ont tout fait pour aboutir à l'émergence d'un quatrième opérateur mobile et l'opérateur public (une façon de ne pas nommer le concurrent Orange détenu à près de 27 % par l'État, NDLR) lui loue son réseau dans des conditions opaques. » Conditions que l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) vient néanmoins de revalider.
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Du côté de Bouygues Telecom, on ne parle pas de licenciements brutaux, mais de gel des recrutements « depuis plusieurs mois », affirme Martin Bouygues cité par Les Echos. Sous-traitants et fournisseurs seront principalement touchés par le plan d'économies de 300 millions d'euros que le groupe met en place. L'opérateur anticipe en effet une baisse de 10 % du chiffre d'affaires, conséquence d'une diminution des reversements des coûts de terminaison d'appel et l'arrivée de Free. Celle-ci aurait déjà provoqué le départ de 134 000 abonnés Bouygues Telecom, et 200 000 chez Orange et SFR chacun. Le patron du groupe Bouygues a néanmoins annoncé que les investissements dans le réseau continueront.
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