Craig Conway (PeopleSoft): 'Oui, j'ai menti'
Dans l'épais dossier de l'OPA de 7,7 milliards de dollars d'Oracle sur PeopleSoft, les choses s'accélèrent de plus en plus. Derniers épisodes en date: -Vendredi 1er octobre, on apprend que Craig Conway, directeur général de PeopleSoft et farouche opposant à l'offre d'Oracle, est tout simplement limogé. Ce départ est un signal fort qui ôte un obstacle supplémentaire au rachat. -Lundi 4 octobre, Oracle, profitant d'une nouvelle procédure judiciaire, affirme que Craig Conway aurait sciemment menti, notamment à propos de l'impact que la fusion avec JDEdwards devait avoir sur la compagnie, et sur l'impact de l'éventuelle OPA. Cette prise de position d'Oracle a été officialisée à l'ouverture d'une procédure judiciaire lancée par l'éditeur contre PeopleSoft qui refuse ses avances (l'OPA a été lancée il y a un an déjà). Ce procès devrait durer deux semaines.
Oracle veut notamment faire casser le dispositif de défense inventé par PeopleSoft, visant à garantir aux actionnaires un « payback » ou forme d'indemnité pour le cas où une OPA hostile serait mise en oeuvre. Pour Oracle, cela représenterait un surcoût évalué à 2 milliards de dollars! Oracle soutient par ailleurs que l'une des raisons sinon la raison principale de l'éviction du président Craig Conway serait que son conseil d'administration se serait « alarmé des accusations de mensonges porté par Oracle à son encontre », mensonges prononcés lors d'une conférence publique. Le 4 septembre 2003, il avait déclaré aux analystes que l'offre de rachat d'Oracle, pour 7,7 milliards de dollars, était de l'histoire ancienne, et que les clients de PeopleSoft qui avaient différé leurs commandes en raison de la bataille entre les deux concurrents, sollicitaient de nouveau le groupe. -Ce mardi 5 octobre, on apprend enfin que Craig Conway a bel et bien menti. Cet aveu, dans une déposition filmée qui a été projetée lundi devant un tribunal du Delaware, a effectivement contribué à la décision du conseil d'administration de PeopleSoft de limoger Conway, a expliqué à la cour Steven Goldby, administrateur du groupe américain de logiciels. Prié de dire si les affirmations sur le retour rapide des commandes de la clientèle de PeopleSoft étaient vraies, Conway a répondu qu'elles « n'étaient absolument pas vraies. » Les actionnaires de PeopleSoft risquent désormais de voir d'un autre oeil l'OPA d'Oracle. Le feux vert des autorités américaines et le départ de Conway dont les inimitiés avec Larry Ellison, le patron d'Oracle, sont connues, devraient changer la donne. D'autant plus que les clients des deux éditeurs commencent sérieusement à être fatigués de cette bataille qui dure depuis plus d'un an. USA: la commission anti-trust ne fera pas appel
Encore une mauvaise nouvelle pour PeopleSoft. La commission anti-trust américaine vient de décider de ne pas faire appel de la décision du ministère de la Justice (DoJ) d'autoriser l'OPA d'Oracle.
Aux Etats-Unis, plus aucun obstacle juridique ne peut désormais s'opposer aux projets de Larry Ellison.
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