Du « sac à dos numérique » à La Suite Numérique : la DINUM rêve d'interconnexion
À travers La Suite Numérique, la DINUM a lancé un chantier d’interconnexion et d’extension du SNAP (sac à dos numérique de l’agent public).
Exit Osmose, place à La Suite Numérique ? C’est l’idée.
Le décommissionnement de la plate-forme collaborative est acté depuis mars. Selon le calendrier prévisionnel, la fermeture interviendra au deuxième trimestre 2025. Objectif : que les utilisateurs aient migré, d’ici là, vers RESANA.
En toile de fond, le recentrage des investissements de la DINUM. Celle-ci fait l’objet de « fortes incitations » – en particulier de la part de la Cour des comptes – à rationaliser les SI interministériels.
À l’échéance prévue, RESANA devrait avoir été englobé dans La Suite Numérique.
Cette initiative, lancée l’an dernier, vise à fournir aux agents et professionnels de la sphère publique (de l’État, territoriale et hospitalière) « des applications à la carte et interconnectées ». Elle s’inscrit dans la continuité du SNAP (sac à dos numérique de l’agent public), lancé lors de la période Covid. Et en reprend les principales briques, à savoir Tchap (messagerie instantanée), France transfert, Audioconf, Webconf et Webinaire.
Le cahier des charges implique le recours aux logiciels libres et aux communs numériques, ainsi qu’à une charte graphique commune. C’est là, notamment, qu’intervient la DINUM : elle ne développe pas directement les produits, mais « s’emploie à constituer un système interopérable ». D’où l’appel au concours d’entités publiques et privées, à l’appui d’un fonds (ticket jusqu’à 40 k€ renouvelable). Une phase exploratoire a démarré en mars, pour « tester et itérer » avec quelques porteurs de communs numériques. Il est question de passer à la phase deux en septembre.
La Suite Numérique déclinée pour les collectivités
L’interconnexion passera par l’authentification unique via le fournisseur d’identité AgentConnect.
D’après la feuille de route, la Suite Numérique s’enrichira, d’ici à fin 2024, de services tels qu’un gestionnaire de mots de passe et un outil de prise de rendez-vous.
L’hébergement sur des infras SecNumCloud fait partie de la promesse d’ensemble. On n’y est pas encore tout à fait pour toutes les briques existantes (e-mails chez Google pour Tchap, proxy Cloudflare pour les MX Webconf et Webinaire…).
Certains membres de l’équipe de La Suite Numérique sont impliqués sur d’autres projets tels que :
– Signaux Faibles (ciblage des actions de remédiation de l’État pour les entreprises en difficulté)
– MonComptePro (authentification à partir du courriel et du SIRET)
– Application du Contrat d’engagement jeune
– Tous à bord ! (automatisation de l’octroi de la tarification sociale et solidaire des transports)
– Aides-territoires (guichet unique des aides pour les collectivités)
Les collectivités, justement, auront leur propre déclinaison de La Suite Numérique. Elle comprendra notamment l’accès à un nom de domaine, à un serveur mail et à un espace de stockage. L’ANCT a la charge de la conception et du déploiement. Les travaux ont démarré en janvier 2024 avec l’ANSSI, avec un premier groupe pilote. Ils se poursuivront a minima jusqu’à fin 2025.
« La Gaufre », emblème d’une UI commune
Pour faciliter l’intégration des UI communes de La Suite Numérique, la DINUM propose des templates. D’un côté, un gabarit de page d’accueil, utilisable via des composants React ou des fichiers HTML. De l’autre, le bouton dit « La Gaufre » destiné à basculer entre les services.
Le gabarit se base sur une partie du système de design de l’État. Le bouton Gaufre nécessite de charger un fichier JS externe qui affiche le widget au clic du bouton.
Ces composants se récupèrent sur le GitHub de la DINUM ou en installant un paquet NPM.
Une API web est également disponible. Elle permet, entre autres, de modifier automatiquement la photo d’arrière-plan de la page d’accueil (qui change plusieurs fois par mois).
Illustration principale générée par IA
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