Espagne : Les technologies de l'information rattrapées par la crise
2012 : une année difficile pour l'économie espagnole
L'année qui s'achève aura été terrible pour l'Espagne et ses habitants. Déjà fragilisés par le plus haut taux de chômage de l'Union Européenne (26%), les Espagnols ont du faire face ces derniers mois au cruel effet ciseau d'une hausse des impôts et d'une baisse des dépenses publiques. Consommateurs, entrepreneurs et investisseurs s'enfoncent dans la crise et les experts économiques ne sont pas optimistes pour l'année 2013.
Un temps épargné, le secteur des technologies de l'information est à son tour impacté par la crise. Sous la pression de ses créanciers, le gouvernement espagnol vient par exemple de geler plus de 600 millions d'euros de subventions qu'il destinait au développement des technologies et des sciences en Espagne.
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Des ventes en berne
Même si les tablettes continuent de bien se vendre avec une croissance estimée à 60% cette année, des produits plus classiques affichent de fortes baisses. Les ordinateurs, dont les ventes sont en recul de plus de 16% dans toute la zone EMEA (Europe, Afrique, Moyen-Orient), affichent par exemple une baisse de plus de 30% dans la péninsule ibérique et un retour aux chiffres de vente du début des années 90. Déjà en baisse en 2001, le secteur des imprimantes devrait afficher pour sa part une nouvelle baisse de 6% cette année.
Et le recul des ventes ne se limite toutefois pas au « hardware ». Selon une étude réalisée par la société Context, le secteur espagnol du progiciel affiche un recul de près de 7% sur le premier trimestre 2012 alors qu'au niveau européen, ce même secteur est en croissance de près de 11% sur la même période. Et en raison de la crise, les entreprises ont tendance à retarder leurs investissements dans le cloud computing ou le big data, même si ces technologies leur promettent de réaliser de forts gains de productivité.
Sur le marché grand public, les smartphones continuent de séduire les consommateurs, mais leurs ventes ont été stoppées net au printemps, quand Vodafone et Telefonica ont décidé de cesser toute subvention des terminaux. Qualifié de nuisible par Orange, ce changement de politique commerciale, couplé à la crise économique, aurait entraîné une baisse de plus de 10% des ventes.
Certains secteurs profitent de la crise
Paradoxalement, la crise profite à certaines enseignes. La baisse de pouvoir d'achat des consommateurs espagnols et le besoin de trouver les produits au meilleur prix ont clairement profité aux sites de commerce électronique. Selon une étude de la CMT, le secteur du e-commerce espagnol aurait enregistré 36,7 millions de transactions au premier trimestre, atteignant un chiffre d'affaires de 2.45 milliards d'euros. Au second trimestre, le chiffre d'affaires du e-commerce serait même de 2,64 milliards d'euros, en hausse de plus de 13% sur un an. Un record pour l'Espagne.
Et malgré la crise, les Espagnols devraient d'ailleurs garder leur réputation d'incorrigibles dépensiers pour les fêtes de fin d'année. Même si une étude Deloitte estime que le budget Noël des ménages espagnols devrait se limiter à 680 euros cette année - contre plus de 900 euros en 2008 -, l'Espagne devrait conserver la 5e place européenne des pays les plus dépensiers, derrière l'Irlande, la Suisse, le Luxembourg ou la Finlande. Reste toutefois à savoir si les technologies de l'information bénéficieront de cet élan.
Cette Eurostory a été publiée par Barbara Becares. Retrouvez l'article original sur ChannelBiz.es
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