Fibre : Free ralentit encore la cadence
Chez Free, le déploiement de la fibre optique est plus compliqué que prévu. Lors de la présentation de ses résultats semestriels, Iliad, la maison mère du trublion de l'Internet a détaillé son plan de marche, confirmant des ambitions revues à la baisse.
Au départ, le groupe a fièrement annoncé qu'il comptait investir 1 milliard d'euros dans la fibre d'ici 2012. Mais en mars dernier le groupe a ramené son objectif pour 2006-2007 de 300 millions à 160 millions. Aujourd'hui, Iliad annonce n'avoir investi (sur les six premiers de l'année) que 5,9 millions d'euros.
Pourquoi un tel ralentissement dans les dépenses ? Pour Maxime Lombardini, nouveau pd-g de l'opérateur cité par les Echos, « les investissements en matière de fibre optique sont différents de ce que l'on avait imaginé au départ. Nous payons l'essentiel du contrat à la livraison du réseau, c'est-à-dire 18 à 36 mois après le début des travaux. Et les noeuds de raccordements optiques sont achetés en crédit bail, ce qui étale les paiements. C'est pourquoi il n'y a pas eu de décaissements massifs au premier semestre » .
Mais dans le même temps, les objectifs de raccordements ont également été revus à la baisse. Lancée avec quelques mois de retard, l'offre en fibre optique n'est disponible que dans deux arrondissements parisiens. A la fin de l'année, 163.500 logements de la capitale seront raccordés (cinq arrondissements seront concernés) contre un objectif initial de 350.000.
Iliad souligne néanmoins que dans les deux à trois ans, 260.000 logements hors de la capitale seront connectés. La liste des villes n'a pas été précisé.
Cet objectif est néanmoins conditionné. Iliad espère que l'attitude de France Télécom sera plus souple. Rappelons qu'en juin dernier, Free a déposé une plainte contre France Télécom devant le conseil de la concurrence. Le FAI accuse l'opérateur historique de l'empêcher d'accéder correctement à ses gaines en vue d'y faire passer de la fibre optique.
L'opérateur historique dispose de près de 350.000 kilomètres de « tranchées » et pas moins de 1 million de kilomètres de gaines selon le régulateur du marché français.
Or, il est réellement vital pour les opérateurs, Free, Neuf Cegetel et consorts, de pouvoir accéder à ces ressources car ils ne peuvent pas se permettre de financer une infrastructure similaire. En effet, le creusement de tranchées et le tirage des câbles jusqu'aux immeubles représentent environ les deux tiers du coût de déploiement de la boucle locale de fibre optique. France Télécom propose bien l'accès à ces fourreaux (entre 5 et 9 euros par mètre et par an), mais les conditions de l'offre sont loin de satisfaire les opérateurs et, en particulier, la direction de Free qui a décidé de monter au créneau.
Mais si la situation n'évolue pas, il y a fort à parier que le plan de marche de Free prenne encore du retard.
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