Fibre : la France dans le trio de tête européen en nombre d'abonnés
A l'occasion du FTTH Council Europe à Varsovie, l'Idate vient de faire un nouveau point sur le déploiement des réseaux filaires très haut débit en architecture FTTH (fibre à domicile) et FTTB (fibre en pied d'immeuble avec terminaison coaxiale privilégié par les cablo-opérateurs) sur le continent européen (39 pays). Pour l'institut montpelliérain expert du secteur des télécoms, « 2014 a été marqué par le dynamisme des marchés européens » avec près de 55% de croissance en nombre d'abonnés au très haut débit et 43% de progression de la couverture. « La croissance du nombre d'abonnés a été la plus importante depuis la fin 2010 », indique l'Idate.
Une photographie globale qui cache des différences locales plus ou moins dynamiques. Dans ce cadre, l'Espagne a su se distinguer avec quelque 800?000 nouveaux abonnés très haut débit venus fleurir un marché porté par l'accélération des déploiements de Telefónica qui a poussé de 4 millions fin 2013 à 10 millions en 2014 le nombre de foyers raccordés à la fibre. Mais c'est la Roumanie qui s'est montrée la plus active après que les principaux acteurs aient décidé de basculé du modèle FTTx/LAN au FTTH/B. Parti de quelques milliers en 2013, le nombre d'abonnés a dépassé les 2 millions l'année dernière.
25% de croissance en France
La France s'inscrit également dans les pays les plus dynamiques avec la Turquie et les Pays-Bas. Ces trois pays affichent des croissances d'abonnés respectives de 25%, 24% et 39%, selon l'étude de l'Idate. Une progression régulière de la France depuis 2011 qui la place en troisième position du classement européen avec environ 1,8 million d'abonnés très haut débit derrière la Roumanie et le champion incontesté toute catégorie la Russie qui a gagné environ 4 millions de foyers avec plus de 13 millions d'abonnés fin 2014. A noter que l'Arcep comptait, pour sa part, près de 2,5 millions de foyers français abonnés à des services fournissant plus de 30 Mbit/s de bande passante (y compris en VDSL2, donc).
Enfin, la Suède, qui s'attaque maintenant au déploiement des maisons individuelles, a maintenu son dynamisme notamment sous l'impulsion des opérateurs de réseau de fibre locale qui y ont consacré plus de la moitié de leurs investissements en 2014 en parallèle des opérateurs historiques. Résultats, 300?000 nouveaux abonnés sont venus grossir les rangs des bénéficiaires du très haut débit, en hausse de 31%.
Le rôle moteur des alternatifs
Côté couverture, les opérateurs alternatifs ont un poids conséquent sur le marché. Ils représentaient 45% des déploiements en 2014. De nouveaux acteurs, soutenus par des fonds d'investissements, ont ainsi pénétré la Suède ou les Pays-Bas, signe de la dynamique du marché. Les réseaux des collectivités locales de la région se maintiennent pour leur part à 9% des foyers desservis. Portée par son plan national Très Haut Débit, la France se distingue néanmoins puisque les réseaux d'initiative publique (RIP) couvrent pas moins de 600?000 foyers aujourd'hui. Un ensemble amené à progresser rapidement puisque « la plupart [des projets RIP] sont encore dans leur première phase de mise en place », note l'Idate.
Parmi les opérateurs les plus actifs, Orange s'inscrit en deuxième position (près de 900?000 foyers raccordés en 2014) derrière Telefónica en Espagne (+4,3 millions) et devant TeliaSonera en Suède (+416?000), KPN/Reggefiber aux Pays-Bas (+312?000) et Turk Telekom en Turquie (+300?000). Au classement final, la France arrive en 4e position avec plus de 7 millions de foyers desservis en FTTH/B derrière l'éternelle Russie (plus de 35 millions), l'Espagne (près de 14 millions) et l'Ukraine qui a quasiment stagné en 2014 (10 millions).
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