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G. Babinet : « nous perdons l'essence de nos principes démocratiques »

Très remonté contre l'article 20 de la loi de programmation militaire, le Digital Champion français revient sur les conséquences des écoutes généralisées et de législations balayant le principe de la correspondance privée.

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
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G. Babinet : « nous perdons l'essence de nos principes démocratiques »

Auteur de sorties médiatiques très remarquées contre l'article 20 de la loi de programmation militaire (ex-article 13), Gilles Babinet se dit évidemment déçu par le vote de cette loi. Tout en estimant que « ce n'est que le début d'un combat assez long pour les libertés numériques mais aussi pour l'éducation de l'ensemble de nos élites aux enjeux du numérique ». Celui qui représente la France à Bruxelles sur les questions du numérique maintient toutefois sa charge contre le texte et, plus largement, contre les dérives actuelles des grandes démocraties concernant les écoutes. « C'est le principe même de la démocratie qui me semble altéré », dit-il.

Bruxelles : les fonctionnaires plus touchés que les politiques par Prism

De façon surprenante, Gilles Babinet note qu'à Bruxelles, c'est plus l'échelon administratif que les politiques qui a réagi à l'affaire Prism. Et d'expliquer avoir parlé avec plusieurs hauts fonctionnaires estimant que l'Europe devrait aller jusqu'à rompre les négociations sur les accords de libre-échange. Pour lui, Bruxelles cherche aujourd'hui une « sortie par le haut comme des systèmes de cryptage à l'abri de la NSA ». Ce qui sera difficile, remarque-t-il, étant donné l'ampleur des programmes mis en ouvre par l'agence américaine.

Si Gilles Babinet s'interroge sur notre rapport à la démocratie, il pointe aussi l'évolution du rapport à la modernité en ce qui concerne la France. « Le rapport que nous avons avec la modernité est complétement biaisée », regrette le Digital Champion français qui trouve que la France se replie dans une forme de crainte vis-à-vis du numérique. Et de pointer le rôle des institutions qui se positionnent comme des protecteurs de la population vis-à-vis de la modernité. Une posture que Gilles Babinet n'hésite pas à qualifier de « criminelle pour le développement du pays ».

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