IPO : 2012, une année noire
La crise qui se prolonge, l'Europe qui dérape, les États-Unis qui craignent la récession entre charges et impôts, la Chine qui marque le pas. c'est l'inquiétude qui a dominé et fait lourdement reculer les entrées en bourse (IPO - Initial Public Offering), malgré le record des 16 milliards de dollars levés par Facebook (dont le titre s'effondrait de 32% au cours des trois semaines qui ont suivi l'IPO).
Selon Bloomberg, les 112 milliards de dollars investis mondialement sur les IPO en 2012 représentent le niveau le plus bas depuis 2008 et le début de la crise économique. En Europe, les introductions ont chuté des deux tiers en 2012 avec 9,91 milliards de dollars. En Asie, elles ont presque chuté de moitié, de 46% avec 46,7 milliards de dollars.
Seuls les États-Unis maintiennent le statu quo, avec 41 milliards de dollars, un chiffre qui en réalité profite de l'épiphénomène Facebook et de sa levée exceptionnelle et historique de 16 milliards.
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L'année s'est mieux terminée.
La faute ne revient pas aux candidats. Bloomberg a comptabilisé un potentiel d'introduction en attente de 115 milliards de dollars. Aux États-Unis, le carnet des candidats à l'introduction est au plus haut depuis 2007. Mais le climat économique et les difficultés rencontrées pas ceux qui ont tenté l'aventure ces dernières années ne militent pas pour jouer aujourd'hui la carte de la bourse.
Un vent d'espoir a cependant soufflé au cours du dernier trimestre 2012, qui a affiché 32,4 milliards de dollars levés contre 29,5 milliards un an plus tôt. Aux États-Unis, le volume des IPO a augmenté de 15% sur les trois derniers mois, avec 8,8 milliards de dollars investis.
Et surtout en Europe de l'Ouest, il a quintuplé, il est vrai en profitant de trois introductions majeures, en octobre l'allemande Telefonica Deutschland Holding AG qui a levé 1,45 milliard d'euros à Francfort, la plus grosse levée européenne, ainsi que la britannique Direct Line Insurance Group Plc avec 1,5 milliard de dollars, et enfin en novembre la russe OAO MegaFon et ses 1,8 milliard de dollars.
Des doutes et des coups de pouce pour 2013
Dans les prochains mois sont attendues les introductions des actifs de Telefonica en Amérique latine, pour 6 milliards d'euros, de la participation de Deutsche Telekom dans la joint venture avec France Telecom, et de la privatisation du Britannique Royal Mail. Ainsi qu'aux États-Unis la scission imposée par l'Europe des branches assurance et banque ING US, une introduction attendue pour la fin 2013.
Un bémol dans ce florilège de bonnes nouvelles qui ont concerné principalement les bourses occidentales : pour la première fois, l'Asie a affiché une chute spectaculaire des introductions, de 46% avec 10,9 milliards de dollars levés. La bourse de Hong Kong, par exemple, a enregistré son plus bas niveau d'IPO depuis 2003, malgré l'introduction en novembre de Insurance Co. of China Ltd pour 3,6 milliards de dollars ! Quant à la bourse de Tokyo, elle a profité de l'introduction de Japan Airlines Co. avec 7,7 milliards de dollars levés, et en Malaisie la levée de 6,5 milliards de dollars par l'introduction du fabricant d'huile de palme Felda Global Ventures Holdings Bhd.
L'évolution de l'économie chinoise sera observée à la loupe durant les prochains trimestres, de même que celle des pays émergents. Quant à l'Europe, des projets de privatisations en provenance de plusieurs gouvernements pourraient donner un coup de pouce bienvenu. En revanche, les start-ups IT européennes à la recherche d'argent frais pour soutenir leur croissance resteront prudentes. Le marché est moins gourmand des jeunes pousses que son homologue américain, et c'est bien dommage, car il y a de très beaux projets qui mériteraient d'être soutenus, avant qu'ils n'envisagent d'émigrer de l'autre côté de l'Atlantique.
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