Investissements dans les réseaux 4G : SFR taclé par l'Arcep
Évoqué en début de semaine, le rapport du régulateur des télécoms sur les efforts d'investissements des opérateurs mobiles est rendu public. SFR est épinglé pour sa faible contribution. Le régulateur est aussi vigilant sur la couverture des zones moins denses.
Nos confrères du JDD avait pu consulter le rapport de l'Arcep sur les efforts d'investissements des opérateurs mobiles qui soulignait la faible contribution de SFR. Le régulateur vient de publier ce rapport et donne quelques détails supplémentaires.
Tous opérateurs confondus, les investissements dans les activités mobiles ont totalisé 2,2 milliards d'euro en 2014 et la moitié a concerné le déploiement des boucles locales 3G et 4G. Le régulateur constate que ce montant est relativement similaire depuis 2010, si on excepte des évènements particuliers comme les enchères sur les licences 4G notamment. Reste que l'Arcep rappelle les obligations de couverture pour la 4G : les opérateurs doivent couvrir 25% de la population en octobre 2015. Si l'ensemble des acteurs remplissent cette exigence, les taux de couverture sont variables selon les opérateurs.
Dans la 4G, SFR sauvé par. Bouygues Telecom
Parti en avance sur la 4G, SFR cale sur le déploiement des antennes et sur la couverture. En juillet 2015, SFR-Numericable comptait 3 458 antennes 4G, contre 4 108 pour Free Mobile. A la même époque, Bouygues Telecom et Orange dépassaient les 6 500 antennes, pour afficher une couverture de la population de plus de 70 % (respectivement 72 et 76%). Ce qui fait dire au régulateur que le déploiement de la 4G est beaucoup plus rapide que celui des réseaux 2G et 3G. La réattribution des fréquences 1800 Mhz de Bouygues Telecom à la 4G a concouru à ce dynamisme. Le tableau est moins rose pour Free Mobile et SFR. Le premier doit se contenter d'une couverture de 52% de la population et de 18% du territoire. Bonnet d'âne pour le second qui affiche une couverture de population de 39%, sur seulement 3% du territoire en juillet 2015.
SFR avait anticipé les résultats de cette étude. Lors d'un point presse, il y a deux semaines, Michel Combes, le directeur des opérations d'Altice et président de Numericable-SFR, a reconnu que le réseau a pâti des sous-investissements de SFR (« En tant que fournisseur [Alcatel-Lucent], j'ai vu SFR se mettre en pause après la sortie de Vodafone sur la partie radio et transport »). Un sous-investissement qui a eu des conséquences sur la qualité de service. Le dirigeant assure que la qualité de l'infrastructure commence à revenir et « qu'il n'y aura plus de problèmes majeurs en 2016 ». Sur le réseau mobile, SFR espère couvrir 70% de la population en 4G dans le courant du premier trimestre 2016 et 90% à l'horizon 2017. L'Arcep souligne que pour réaliser ces objectifs, SFR s'appuie sur le réseau de Bouygues Telecom pour opérer sa 4G dans le cadre des accords d'itinérance signés en février 2014 entre les deux acteurs. Un accord limité dans le temps et que le régulateur a dans le collimateur, tout comme le contrat d'itinérance entre Orange et Free Mobile.
Vigilance sur les zones moins denses
Enfin, le régulateur tape aussi sur les doigts de l'ensemble des opérateurs pour dénoncer un sous-investissement dans les zones les moins denses du territoire. Il rappelle que 40% de ces zones devront être couvertes le 17 janvier 2017. Pour donner une idée du chemin à parcourir, SFR et Bouygues Telecom affichaient, en juillet 2015, une couverture de 1 à 3% de ces zones, alors qu'Orange plafonne à 25%. Aujourd'hui, il reste encore 2 000 centres-bourgs qui ne sont pas couverts en 3G et doivent l'être d'ici mi-2017. Le ministre de l'Economie et la secrétaire d'Etat au Numérique ont rappelé plusieurs fois les opérateurs à leurs obligations.
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