Kirtas devient le bras armé de Microsoft pour numériser les livres
Les projets de numérisation de millions d'ouvrages dans les bibliothèques fait toujours la 'une 'de l'actualité. Et la guerre fait rage entre les trois géants du Net: Google, Microsoft et Yahoo qui se sont lancés dans ces projets pharaoniques.
Si Google a bien du mal à s'accorder avec les éditeurs, qui multiplient les plaintes contre lui pour non-respect du copyright, Microsoft marque des points et pose les premières briques de son 'Live Book Search'. Les premiers livres de la très importante université de Cornell vont être ainsi numérisés par Kirtas, le spécialiste des machines automatiques à scanner les ouvrages (voir photo). Des machines qui tournent les pages toutes seules. Lofti Belkhir, son p-dg nous en dit plus.
En quoi consiste cet accord avec Microsoft ?
Dans le cadre de leur projet 'Live Book Search', nous allons numériser les ouvrages du domaine public des 15 bibliothèques de l'Université de Cornell. Cela représente 1 million de livres.
Comment allez-vous procéder ?
Dans un premier temps, vingt de nos machines automatiques seront affectées à ce travail. Nous allons d'abord scanner 120.000 ouvrages à un rythme de 2.400 pages par heure, ensuite nous monterons en puissance.
La numérisation automatique ne risque-t-elle pas d'endommager les livres anciens ?
Notre 'bookscan' prend ses précautions: sur 3,6 millions de pages numérisées par nos clients, seulement 3 ont été abîmées.
Pourquoi Microsoft vous a-t-il choisi ?
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Pour prendre Google de vitesse ! Surtout que Google a décidé de numériser lui-même les livres avec des machines manuelles. Microsoft a pris la bonne décision de sous-traiter ce travail particulier.
Pour autant, vous êtes aussi en négociations avec Google ? Et aussi avec Yahoo ?
En effet, mais rien n'est encore signé, les discussions évoluent. L'accord avec Microsoft va créer une certaine dynamique.
L'implication des géants du Net dans la numérisation du savoir change-t-elle la perception des bibliothèques ?
Oui et c'est positif. Les bibliothèques et les Etats prennent enfin conscience de la problématique de l'accès du savoir pour tous et de la préservation de ce savoir qui risque de disparaître si on ne fait rien. Ces initiatives privées créent une dynamique. Car il s'agit de passer de la parole aux actes, seulement 0,2% des ouvrages dans le monde est disponible en ligne et ce taux est certainement sur-évalué.
Cet accord avec Microsoft va certainement doper les résultats de Kirtas. Comment se ventilent vos revenus ?
En 2007, ce contrat représentera 35 à 45% de notre chiffre d'affaires. Outre la numérisation d'ouvrages par nos soins, nous vendons également nos machines (environ 120.000 euros l'unité). Nous avons écoulé une cinquantaine de nos machines cette année contre 20 en 2005. Nos principaux clients sont les bibliothèques, les entreprises de service ou encore les groupes pharmaceutiques.
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