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La 4G adoptée par près d'un tiers des Français

Tirés par le très haut débit, les abonnements aux services mobiles et fixes poursuivent leur progression en France. Mais les revenus des opérateurs prennent le chemin inverse.

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La 4G adoptée par près d'un tiers des Français

Au 31 décembre 2015, plus de 22 millions de cartes SIM étaient en 4G. Un volume doublé en un an qui permet au très haut débit mobile d'atteindre près d'un tiers (31%) des 72,1 millions de cartes SIM (hors M2M). La faible progression du marché (0,6% depuis le 4e trimestre 2014) est essentiellement portée par les forfaits Internet mobiles 3G et 4G et leurs offres data volumineuses avec voix illimitée (sans négliger la vive concurrence que se livrent les opérateurs, notamment en période de fêtes). Lesquels forfaits haut et très haut débit mobiles bénéficient de 2,4 millions de nouvelles cartes (dont 246?000 en entreprises) pour atteindre 59,5 millions d'unités (8,2 millions à usages professionnels). Une hausse de 4,2%, rapporte l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) dans son Obervatoire des marchés du 4e trimestre 2015. En conséquence, les cartes prépayées continuent leur dégringolade (-13,3% en un an) à 12,6 millions d'unités.

Face à l'augmentation de l'Internet mobile, la consommation de data explose. Les utilisateurs ont consommé 167?463 To de données au 4e trimestre. Une hausse de plus de 69% en un an. En moyenne, chaque utilisateur consomme 974 Mo par mois (contre 674 Mo il y a un an). Un volume qui passe à plus de 1,3 Go pour les clients 3G et 4G en moyenne.

Le M2M en plein forme

Quant au marché des objets connectés sur le réseau mobile des opérateurs, il tient la forme et ne semble pas subir la concurrence des réseaux dédiés à l'Internet des objets (IoT) basse consommation comme ceux de Sigfox d'une part (avec SFR désormais), et Orange et Bouygues Telecom d'autre part (parmi d'autres) sur la technologie LoRa. Fin 2015, le parc de cartes M2M dépassait les 10,5 millions d'unités et connaît une hausse de 27,8%. Notons également que l'usage grandissant des messageries Internet ne freine pas l'engouement des utilisateurs pour les messages textes (d'autant qu'ils sont généralement proposés en illimités dans les forfaits). Sur la période, les clients ont envoyés 52,5 milliards de SMS, dont 1,1 milliard de MMS, ce qui représente une hausse de 2,1% en un an. La mort du SMS n'est pas pour demain en France.

Sur le fixe, c'est désormais le très haut débit (THD) qui tire le marché. « Depuis le début de l'année 2015, seuls les accès au très haut débit sont en augmentation au rythme de plus d'un million par an », indique le rapport. Plus de 1,3 million en un an précisément à 4,27 millions. Soit une hausse de près de 44% alors que le haut débit (ADSL et câble à moins de 30 Mbit/s principalement) recule de 1,8% mais compose encore largement l'essentiel des accès Internet en raccordant 22,6 millions de foyers. Le nombre d'abonnements total Internet s'élève à près de 26,9 millions et affiche une hausse de 3,4%. Dont plus de 1,4 million en fibre optique (+52,6%) contre 1,6 million pour le câble à plus de 30 Mbit/s (+44%). A ce rythme, les abonnements FTTH (fibre à domicile) dépasseront prochainement ceux des technologies hybrides (fibre/câble).

Les revenus toujours en baisse

Si lignes fixes et mobiles, débits et consommation de data augmentent, les revenus des opérateurs poursuivent leur baisse. Avec 9,1 milliards d'euros hors taxe, dont 8,1 milliards issus des seules communications électroniques, au 4e trimestre, le chiffre d'affaire global du secteur baisse de 2,7% en un an (-164 millions). Un taux équivalent à celui du 4e trimestre 2014 mais en amélioration par rapport aux précédentes années (-7,9% en 2013). Un ralentissement qui s'explique notamment par une baisse des prix freinée sur les forfaits mobiles (-2,1% pour un CA de 3,5 milliards). Le revenu moyen mensuel par carte SIM s'élève aujourd'hui à 16,30 euros (contre 27,60 euros en 2010). En revanche, le recul de 90 millions des services fixes (4,3 milliards) a doublé en 2015. Mais il reste inférieur à celui de 2013 (-160 millions d'euros). Une ligne fixe rapporte 31,80 euros par mois (contre 37,20 euros il y a 5 ans).

« Ces baisses s'expliquent par le déclin des services bas débit, mais également par un ralentissement de la croissance du revenu des accès internet haut et très haut débit et un reflux des services de capacités vendus aux entreprises (-1,5% en un an) », justifie l'Arcep. Les services à valeur ajoutée sont également fortement impactés (-17,3% pour 304 millions d'euros) suite à la réforme de tarification des appels vers les numéros spéciaux entrée en vigueur le 1er octobre. En revanche, les opérateurs se rattrapent sur la vente et location de terminaux mobiles qui connaît un boom de 70 millions d'euros en un an. Les revenus annexes sont d'ailleurs les seuls à progresser?: de 6,5% à plus d'1 milliard d'euros. Les campagnes de recrutement d'abonnés misant sur les nouveaux smartphones à la mode sont donc plus que jamais stratégiques pour les opérateurs.

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