Le Wimax, un marché de niche selon Ovum
Samsung a profité du salon ITU (Union internationale des télécommunications) Telecom World 2009, qui s'est déroulé la semaine dernière à Genève, pour dévoilé sa vision du Wimax de deuxième génération, le 802.16m. Contrairement au 802.16e, cette la norme « m » permet d'utiliser les liaisons Wimax en mobilité à des débits jusqu'à quatre fois supérieurs. Ceux-là varient entre 100 Mbit/s en cas de mobilité à grande vitesse à 1 Gbit/s pour les états quasi-stationnaires. Notamment grâce à l'utilisation de la technologie Mimo (entrées et sorties multiples) qui multiplie les canaux de diffusion par carte de communication et élargie ainsi le spectre du signal.
Fort heureusement, le Wimax IEEE 802.16m est rétrocompatible avec le 802.16e. Ce qui simplifiera le travail des opérateurs qui pourront s'appuyer sur un changement de carte ou une mise à jour logiciel pour faire évoluer leur réseau. En revanche, si les utilisateurs nomades continueront d'avoir accès au réseau, ils ne bénéficieront pas des dernières avancées technologiques en terme de bande passante et de mobilité, sauf à mettre à jour leur matériel de leur côté.
En tant qu'acteur de premier plan sur le marché, Samsung croit évidemment beaucoup à l'avenir du Wimax. « Le Wimax 2e génération permettra d'offrir aux usagers un niveau de service encore plus élevé tout en offrant une nouvelle opportunité de service pour les opérateurs. Samsung travaille en collaboration avec ses clients pour déployer cette technologie », affirme Woonsub Kim, vice-président exécutif en charge de la division Systèmes de télécommunications de Samsung Electronics. Samsung prévoit de lancer ses premiers tests avant la fin 2010 à Yota en Russie, à Clearwire aux États-Unis et à UQ Communications au Japon.
Une vision que ne partage pas complètement Ovum. Selon le cabinet d'analyse, « le Wimax a échoué à s'implanter sur les marchés haut débit matures d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Asie. » Si le Wimax a un avenir, selon Ovum, c'est bien du côté des pays émergeant. La technologie sans fil à grande portée pallierait ainsi à l'absence d'infrastructures filaires dans certaines régions. « Mais il y a-t-il un gros marché pour le Wimax dans les pays émergeants? », s'interroge l'analyste.
Selon l'étude d'Ovum, les coûts de la technologie combinés à la couverture, la qualification des revendeurs et le choix (ou l'absence de) des opérateurs limiteront le Wimax à un marché de niche dans les pays émergeants. De plus, la plupart des projets de déploiement seraient situés dans les grands centres urbains où, selon Ovum, le Wimax n'est pas économiquement concurrentiel face aux réseaux DSL et sans fil 3G. « Sur une base non subventionnés, il est actuellement facturé et positionné comme une option à large bande destinée aux entreprises et ou consommateurs fortunés », estime Angel Dobardziev d'Ovum.
L'analyste pointe d'ailleurs une situation révélatrice de la pénétration de la technologie. Sur les plus de 300 réseaux Wimax déployés ce jour, les deux-tiers sont situés dans des pays émergeants. Et leur base d'abonnés se compte en milliers ou dizaines de milliers d'utilisateurs, encore loin des centaines de milliers escomptées initialement. Pour Ovum, le Wimax est donc condamné à des marchés de niches. « Nous prévoyons que le Wimax représentera moins de 5 % des 1,5 milliard de connexions d'accès à large bande fixes et mobiles dans les marchés émergents en 2014. »
Une situation qui devrait accélérer le phénomène de concentration du marché par acquisition des petits acteurs par les plus gros, où leur disparition, au cours des deux à trois prochaines années. En d'autres termes, le Wimax s'inscrira au mieux comme une offre parmi d'autres du catalogue des opérateurs. L'arrivée du Wimax de 2e génération et l'ambition de Samsung donneront-t-elles tort à Ovum?
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