OCZ va tailler dans ses effectifs et dans son catalogue
Dans la lignée d'une alerte émise sur les résultats de son exercice fiscal 2012-2013, OCZ va rationaliser sa production. Le groupe américain spécialiste de la mémoire flash va pratiquer deux coupes claires étroitement liées : l'une dans son catalogue de produits et l'autre, dans ses effectifs.
La mauvaise santé financière d'OCZ se confirme. Le groupe high-tech américain, qui s'est spécialisé dans la mémoire flash, amorce une restructuration qui impliquera un dégraissage du catalogue produits et une réduction d'effectifs, à hauteur de 28 % de la masse salariale.
Cette réorganisation affectera quelque 200 collaborateurs en interne. Elle aura également un impact sur les cocontractants sollicités dans les usines de production situées à Taïwan.
Des signes avant-coureurs de ce remaniement s'étaient fait jour au mois dernier, alors que la société émettait une alerte sur les résultats de son trimestre fiscal (chiffre d'affaires prévisionnel rabaissé de 130 à 110 millions de dollars) et plus globalement de son exercice 2012-2013, à clore le 31 mars 2013.
Entre départs volontaires et licenciements, la nature de ce plan d'économies et ses répercussions sur la force de travail restent du domaine de l'hypothétique. Il est néanmoins acquis que la manouvre s'accompagnera d'une refonte du catalogue.
OCZ conservera de quoi adresser tous les segments de marché (grand public, entreprises, OEM), avec néanmoins un écrémage en entrée de gamme : 80 % de ces produits disparaîtront à court terme.
Écrémage au catalogue
Pour trancher avec une offre éparse, OCZ recentre sa stratégie sur des valeurs sûres, mues par l'innovation technologique qu'est la gravure en 20 nm.
Mais le groupe américain, qui s'est forgé une réputation de loup blanc en termes de fiabilité avec les SSD série Vertex, doit également composer avec l'émergence de nouveaux acteurs, doublée d'une conjoncture économique défavorable que motive un dollar fort.
Les marchés ont positivement réagi à ces annonces dans la foulée desquelles l'action OCZ s'est affichée en hausse de 16,5 % à 1,57 dollar, ce jeudi en fermeture de séance à New York.
Mais le pic annuel, atteint le 7 février dernier à 9,41 dollars, s'éloigne, reflet d'une tourmente que s'est épargnée Ryan Petersen, le cofondateur et dirigeant historique de l'entreprise. En septembre, après quelque 10 ans d'exercice aux rênes d'OCZ, l'intéressé s'est en effet officiellement porté démissionnaire.
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OCZ dans le flou
Selon les termes du communiqué émis à cette occasion, il a tiré sa révérence « en bons termes » avec une société qu'il estime avoir « exaltée dans sa position d'outsider sur le segment de la DRAM pour en faire une référence sur le marché de la mémoire flash ».
Vice-président et directeur marketing, Alex Mei a assuré l'intérim avant la nomination, début octobre, du vétéran Ralph Schmitt. Ce dernier a d'emblée abattu son jeu, reconnaissant, sans plus de détails, avoir contracté un prêt pour « combler un manque de liquidités ».
Comment OCZ en est-il arrivé là ? Le consensus s'est accordé sur des erreurs stratégiques conjuguées à l'échec de négociations vraisemblablement amorcées au cours de l'été avec Seagate, et qui devaient déboucher sur un éventuel rapprochement, voire un rachat, jamais concrétisé.
Des discussions avec l'Américain Micron Technology, fortement impliqué sur le créneau de la DRAM, auraient elles aussi tourné au vinaigre. Entreraient également en ligne de compte, plusieurs tentatives avortées sur le front des cartes graphiques, des systèmes de refroidissement ou encore des périphériques informatiques.
Crédit photo : Matee Nuserm - Shutterstock.com
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