Orange confirme la sortie de l'iPhone en novembre
Nouvel épisode du feuilleton 'A quand la sortie de l'iPhone en France ?'. Alors qu'un dialogue de sourds semblait perdurer depuis plusieurs semaines entre Apple et France Télécom, Didier Lombard, patron de l'opérateur français, a indiqué au Républicain lorrainque « tout serait réglé » avant la fin novembre. Sans en dire plus quant à une date effective de commercialisation.
On imagine l'âpreté des négociations entre les deux géants, le tout dans une ambiance qui s'est détériorée jour après jour.
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Rappel des faits. Le 19 septembre, Didier Lombard annonce la signature d'un contrat d'exclusivité avec Apple. L'iPhone sera distribué dans les boutiques Orange avant Noël.
Tout le monde devine que l'obtention d'un tel contrat a été difficile. Les exigences d'Apple sont tenues secrètes mais Orange et ses concurrents européens semblent être prêts à tout pour commercialiser le mobile. Rappelons qu'en seulement deux mois, il s'est vendu un million d'exemplaires aux Etats-Unis.
Très vite, le malaise éclate au grand jour lors de l'Apple Expo. Tout le monde s'attendait à y voir le combiné à la pomme, qui a brillé par son absence.
Steve Jobs, patron de la firme, n'aurait pas apprécié que Didier Lombard lui ait brûlé la politesse en révélant avant lui qu'il distribuera l'iPhone, alors que le patron d'Apple a pris l'habitude d'annoncer lui même les contrats de distribution de la marque à la pomme.
Puis un article de Challenges révèle le pot au rose. On apprend qu'Orange contesterait des exigences d'Apple revues à la hausse. La firme entendrait récupérer jusqu'à 30% des revenus générés par l'iPhone (vente et consommation de données) contre 5% pour AT&T aux Etats-Unis. Un silence radio s'installe entre les deux partenaires ce qui laisserait présager, pour les plus pessimistes, un retard du lancement du combiné en France.
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Pourquoi Apple a-t-il brutalement revu ses conditions à la hausse ? Rappelons que la législation française interdit la vente liée (un abonnement pour un combiné). Pour contourner cette interdiction, les opérateurs hexagonaux subventionnent depuis toujours les téléphones dans le cadre de la souscription d'un abonnement. Mais ils sont tenus de vendre n'importe quel combiné sans abonnement, même si c'est au prix fort. Surtout, un mobile vendu « nu » doit pouvoir fonctionner sur n'importe quel réseau.
Comme Apple refuse que son mobile soit subventionné et pour compenser le risque de voir Orange vendre l'iPhone sans abonnement, Steve Jobs aurait donc décidé d'augmenter le montant de la commission exigée à Orange. Une augmentation inacceptable pour l'opérateur français. La firme à la pomme s'aperçoit en fait un peu tard que la loi française bloque son modèle économique.
Chacun ayant gros à perdre en cas de retard ou de non lancement en France, il a fallu des deux côtés mettre de l'eau dans son vin. Rien n'a pour l'instant filtré des ultimes négociations entre les deux groupes. Pour autant, rien n'indique qu'Orange puisse échapper à son obligation de vendre l'iPhone nu (sans abonnement et donc ouvert aux autres opérateurs).
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