Orange stabilise sa profitabilité en misant sur la 4G et la fibre
On ne saura pas si Gervais Pellissier, directeur financier d'Orange, commentait ses derniers résultats financiers. Il a écarté les rumeurs de la possible arrivée du directeur du Trésor Ramon Fernandez à ce poste pour se focaliser sur les différents éléments financiers du 1er trimestre 2014 de l'opérateur. A la première lecture, le groupe affiche une baisse de son chiffre d'affaires de 4,8% à 9,8 milliards d'euros. Orange a vu ses ventes reculer dans tous les pays où il est présent. Mais le rythme de la baisse ralentit et a été moins important qu'au 4ème trimestre 2013. On notera aussi que l'activité entreprise retrouve des couleurs (même si les ventes sont en retrait de 2,3%) grâce aux offres de cloud computing dont les revenus sont en hausse de 19% tandis que les solutions de sécurité affichent une progression de 36%.
Mais pour Gervais Pellissier, « le message important réside dans la stabilisation de l'EBITDA qui avait largement baissé depuis 2009 ». Le revenu brut d'exploitation avant impôt s'établit à 3 milliards d'euros et le taux de marge d'exploitation s'établit à 30,8% soit quasiment le même qu'au 1er trimestre 2013. Le directeur financier explique cette amélioration par une politique de réduction des coûts de 267 millions d'euros.
Des investissements soutenus sur la fibre et la 4G
Un autre message important a été délivré par le directeur financier : « Orange continue les investissements dans les réseaux notamment vers le très haut débit fixe (fibre) et mobile (4G) ». Depuis le début de l'année, l'opérateur a consacré 1,17 milliard d'euros (+0,4%) pour déployer la fibre et les sites 4G. « Aujourd'hui, sur la 4G nous avons 5400 sites déployés. Nous couvrons actuellement 58% de la population et nous devrions atteindre 70% d'ici la fin de l'année », explique Delphine Ernotte, directrice exécutive d'Orange France. Elle ajoute, « il n'y a plus de débat à avoir sur la couverture » en référence à la bataille de communication que se livrent SFR, Orange et surtout Bouygues Telecom sur ce sujet (lire notamment Le 800 MHz tire le déploiement de la 4G en France). Il y a aujourd'hui 1,35 million d'abonnés en 4G qui représente 30% de son trafic global en data.
Vigilance sur la régulation de l'entité SFR-Numericable
Sur la fibre, Orange n'a pas donné de détail des investissements. Interrogé sur l'impact de l'acquisition de SFR par Numericable, Gervais Pellissier a indiqué qu'il y avait des interrogations en matière de régulation. « D'un côté vous avez le FTTH de SFR qui est régulé ex post et de l'autre vous avez un réseau câble qui est peu régulé. » Le groupe estime que la consolidation n'est pas achevée notamment dans le mobile avec le rachat de MVNO (prixtel et Zero Forfait annoncé hier). Des propos confirmés par Stéphane Richard lors d'une interview à nos confrères de BFM en indiquant « il n'y a aucune raison de donner des avantages aux câbles et donc au nouvel opérateur ».
Des perspectives sous contraintes
Sur les perspectives, le directeur financier du groupe reste mesuré en rappelant qu' « une hirondelle ne fait pas forcément le printemps ». Plusieurs éléments vont peser sur les prochains résultats, dont la décision du Parlement européen de supprimer d'ici fin 2015 les coûts de roaming. Par ailleurs, la guerre tarifaire sur le mobile reste contenue, mais une légère agitation a recommencé dans le fixe avec l'offre à 20 euros par mois de Bouygues Telecom. Il existe donc des contraintes réglementaires et concurrentielles à prendre en considération, mais le groupe confirme ses objectifs pour 2014.
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