Pékin va ficher les bloggueurs
C'est bientôt la mort du dernier espace de liberté d'expression du pays. Ce n'est pas nouveau, le gouvernement chinois est un adepte de la censure et ne supporte pas les internautes qui utilisent les journaux électroniques pour s'exprimer librement et critiquer le parti. On se souvient notamment de l'affaire très révélatrice du scandale provoqué par le blog » Sex and Shanghai ».
Les internautes chinois ont rapidement compris l'intérêt du weblog anonyme dans un pays ou la critique du sacro-saint parti unique est strictement interdite. Et sur 123 millions d'internautes, la Chine compte pas moins de 17 millions de bloggueurs, une population qui est sous le coup d'une étroite surveillance du ministère de l'information et de ces cyber-espions.
Du coup, les auteurs du net utilisent de nombreux subterfuges pour garder l'anonymat et sont devenus de véritables maîtres de la discrétion. Malheureusement de nombreux auteurs ont été retrouvés et sévèrement punis. Une situation intolérable pour Reporters sans frontières qui milite avec les moyens du bord pour protéger ces auteurs dont près d'une cinquantaine sont emprisonnés.
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Pour faciliter ce contrôle et punir les auteurs de textes considérés comme dissident ou mettant en péril le parti, le gouvernement envisage de ficher les bloggueurs jusqu'ici anonymes. Pour cela, chaque internaute qui souhaite ouvrir un journal devra s'enregistrer sous son vrai nom.
Une nouvelle mesure en parfaite contradiction avec l'annonce faite par le gouvernement le 26 septembre par la voix de Sun Weijia, responsable des opérations médias pour les JO qui se dérouleront à Pékin en 2008.
Ce dernier a en effet déclaré que la Chine allait assouplir sa politique de censure : « Il n'y aura aucune restriction pour les journalistes étrangers qui circuleront en Chine. S'ils ont le visa, ils pourront voyager partout en Chine ».
Seulement à force d'ouvrir puis de couper le robinet des libertés, l'empire est en train de créer les conditions parfaites pour une nouvelle révolution.
En Chine la liberté se réduit comme peau de chagrin, après avoir restreint l'accès au chat et supprimer les cartes prépayées pour les portables permettant d'éviter les écoutes, la prochaine technologie sur la liste du gouvernement est le net, un espace bien plus difficile à surveiller.
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Reste que certains estiment que le cyber-espace est incontrôlable et que la réglementation y est impossible, d'ailleurs le pare-feu des autorités chinoises a déjà été craqué.
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