Pokémon Go : un défi pour les serveurs et le Cloud
Les chiffres sont vertigineux, 75 millions de téléchargements depuis le lancement de l'application Pokémon Go. Ils devraient atteindre les 100 millions en seulement 2 mois. Au-delà du phénomène sociétal que représente ce jeu de réalité augmentée, il met en lumière les problématiques de l'infrastructure IT et du Cloud.
Face à cette montée en charge rapide, les serveurs de Niantic, société derrière Pokémon Go, ont parfois été saturés, provoquant ainsi un écran d'excuse (cf ci-dessous) sur l'application et surtout la colère des utilisateurs. De même, les serveurs sont la cible des pirates informatiques. Plusieurs groupes, dont OurMine et Poodlecorp ont fait part de leur intention d'attaquer l'infrastructure IT de Niantic via des offensives par saturation (DDoS).
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Recruter un spécialiste des serveurs
Les serveurs sont devenus une pièce maîtresse de Pokémon Go, au point que le CEO de Niantic, John Hanke, en a fait une priorité. « Il n'y aura pas nouvelles fonctionnalités sur l'application, tant que nous n'aurons pas stabilisé les serveurs ». Dans ce cadre, la société vient de publier plusieurs offres d'emploi. En première position, on trouve le recrutement d'un « software engineer-Server Infrastructure ». Ce spécialiste aura pour lourde tâche de « créer notre infrastructure serveur supportant notre plateforme de géolocalisation et de réalité augmentée sous-jacent à des applications comme Pokémon Go s'appuyant sur Java et Google Cloud ». L'annonce ajoute que l'impétrant devra « en temps réel, indexer, requêter et agréger les problèmes provenant de plusieurs millions d'évènements par jour et générés par des millions d'utilisateurs dans le monde ».
Une compétence Google Cloud et AWS
La référence au Cloud de Google n'est pas surprenante, car Niantic a été dans le giron d'Alphabet avant de reprendre son indépendance. Mais plus étonnant est la compétence fortement recommandée sur AWS dans le profil de l'annonce. Cette référence peut avoir plusieurs significations, soit qu'une partie du backend de Niantic est hébergée chez AWS. Soit que les appels du pied de Werner Vogel, CTO d'Amazon sur Twitter ont été entendus. Ce dernier a écrit au début juillet, « Dear cool folks at @NianticLabs please let us know if there is anything we can do to help! (I wanted that drowzee) ». Lui-même ayant quelques problèmes pour se connecter à l'application lors d'un déplacement en Afrique du Sud.
Du machine learning pour optimiser les ressources
Autre offre d'emploi qui peut intéresser l'IT, Niantic recherche un spécialiste dans le machine learning. Dans l'annonce, il est spécifié que la personne devra « tirer parti d'un ensemble de données constitué de centaines de millions d'actions de l'utilisateur par jour pour modéliser, analyser et prédire le comportement des utilisateurs non seulement pour créer des expériences de jeu incroyables, mais aussi aider les gens à adopter des jeux en temps réel ». Les qualifications pour ce poste sont une thèse dans le machine learning avec une expérience dans le monde du temps réel. L'application de l'intelligence artificielle sur les comportements des joueurs devrait avoir un impact sur l'IT pour mieux adapter les ressources en fonction de la demande. Pokémon Go est un formidable terrain de jeu pour tester la « scalabilité » des infrastructures IT.
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