Près de 15% de connexions fixes en IPv6 en France
L'adoption de l'IPv6 suit son bonhomme de chemin en France. Début avril, 14,6% des connexions nationales aux serveurs de Google se faisaient sous le nouveau protocole Internet, rapporte la deuxième édition de l'Observatoire de la transition vers IPv6 en France de l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes). Un taux en progression sensible par rapport aux 13% observés en fin d'année dernière. En revanche, 34,62% des sites web, parmi les plus visités, étaient accessibles en IPv6 au printemps. Contre 56% constatés lors de la première édition de l'Observatoire. Une régression notable que le régulateur n'explique pas. Le nombre d'intermédiaires techniques (notamment pour le transit des communications) supportant l'IPv6 reste stable à 70%, d'une période à l'autre.
Un nombre quasi infini d'adresses IP
Rappelons que, en offrant un nombre quasi infini d'adresses numériques aux terminaux (plus de 3,4×1038*), l'IPv6 répondra notamment au développement de l'Internet des objets (IoT) tout en renforçant la sécurité des échanges et en simplifiant certaines fonctions réseau tels que les services de routage et de mobilité. Une transition incontournable alors que la pénurie d'adresses IPv4 commence à se faire cruellement sentir. Mais l'adoption du nouveau protocole est complexe alors qu'elle implique l'ensemble des acteurs d'un bout à l'autre du réseau.
Si les équipementiers déclarent que leurs équipements réseaux sont 100% compatibles avec le protocole en charge d'assurer le futur du réseau, les opérateurs adoptent diversement l'IPv6 en France. Ainsi, 28,5% des clients fixes de Free se connectent en IPv6 aujourd'hui. Contre 24% en décembre 2016. Le taux le plus élevé du marché français qui s'explique par l'adoption précoce, dès 2007, de la technologie. Orange suit avec 16,5% début avril 2017. Un taux relativement élevé alors que l'opérateur historique n'a basculé ses routeurs dans l'IPv6 que début 2016. Mais son évolution semble s'être figée ces derniers mois alors que 16% des utilisateurs surfaient en IPv6 fin 2016. Bouygues Telecom et SFR trainent des pieds avec respectivement 1% et 0,5% de leurs clients qui profitent du protocole.
Pas d'IPv6 pour la mobilité
En revanche, aucun opérateur mobile ne s'appuie sur l'IPv6 pour activer les communications. Le développement de la 4G et, plus encore la future 5G, tout IP par défaut devrait néanmoins les y inciter rapidement. « Une accélération des déploiements, aussi bien pour les réseaux fixes que mobiles, devrait être observée en 2017 », indique l'Arcep qui entend accélérer la transition vers l'IPv6 par une série de mesures incitatives.
Si le basculement vers l'IPv6 se déroule diversement selon les régions, la France affiche un retard notable en regard de ses principaux voisins européens (à l'exception de l'Espagne et l'Italie proches de zéro). Ainsi, en Allemagne, 26,8% des internautes surfent en IPv6, 15,8% au Royaume-Unis, plus de 26% en Suisse et près de 48% en Belgique le champion européen. Un comparatif qui dépasse le simple cadre des seuls chiffres pour mettre en avant les perspectives de compétitivité des pays. « En offrant plus de liberté aux utilisateurs et aux éditeurs, [l'IPv6] leur permet de s'affranchir des limitations introduites par les maillons intermédiaires et de décider des innovations de demain », souligne l'Arcep.
* 340?282?366?920?938?463?463?374?607?431?768?211?456 adresses en IPv6 précisément.
Lire également
La transition vers IPv6 fait le lit des exfiltrations de données
L'adoption de l'IPv6 freinée par les opérateurs en France
IPv6 n'est plus à la traîne d'IPv4, en vitesse au moins
Photo credit: InternetSociety via Visualhunt.com / CC BY-NC-SA
Sur le même thème
Voir tous les articles Business