Rapport américain anti-chinois : Huawei et ZTE répliquent
Les conséquences du rapport américain, dévoilé lundi et préconisant le boycott des équipementiers chinois Huawei et ZTE pour des questions de sécurité, n'ont pas tardé.
Le Canada vient ainsi d'interdire à plusieurs fournisseurs de solutions l'accès à un marché local : la construction d'un important réseau gouvernemental, rapporte l'AFP. Andrew MacDougall, porte-parole du Premier ministre canadien Stephen Harper, a justifié cette décision par des impératifs liés à la sécurité nationale. Sans le nommer, l'équipementier Huawei était directement concerné.
Cisco rompt avec ZTE
Huawei équipe déjà plusieurs opérateurs et entreprises canadiens dont Bell Canada, Telus, Sasktel ou Wind Mobile. Si la décision du gouvernement local est peut-être indépendante des conclusions du rapport américain, son annonce faite au lendemain de la présentation dudit rapport laisse penser que la concomitance des décisions n'est pas le fruit du hasard.
Aux États-Unis, c'est Cisco qui a décidé de mettre fin à un accord commercial qui le liait depuis sept ans avec ZTE. Selon Reuters, Cisco justifie cette rupture contractuelle après avoir découvert que ZTE revendait du matériel de l'équipementier américain en Iran. Ce qui viole les lois américaines, l'Iran figurant sur la liste des pays sous embargo commercial avec les États-Unis.
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Il n'y a pas, en soi, de lien direct avec les conclusions du rapport sénatorial, mais la décision de Cisco, prise le jour de la publication du rapport, vient jeter un peu plus d'huile sur le feu de cette affaire aux questions commerciales importantes.
ZTE prêt à continuer sa collaboration avec les autorités américaines
Les deux équipementiers chinois ont répliqué à la publication du rapport. Dans un communiqué, ZTE défend son modèle de confiance dans la délivrance de ses produits et se dit prêt à continuer à collaborer avec la Commission de la Chambre des représentants du Congrès américains chargée de l'Intelligence (House Permanent Select Committee on Intelligence, en liaison avec le ministère de la Défense et des Services armés), le gouvernement et les entreprises privées, sur les questions liées à la cybersécurité.
En revanche l'entreprise regrette les conclusions du rapport selon lesquelles ZTE dépendrait directement du gouvernement chinois. « Cette conclusion pourrait s'appliquer à toutes les entreprises qui travaillent en Chine », souligne ZTE. Autrement dit, celles, y compris américaines, qui y font fabriquer leurs équipements, intégralement ou en partie. Soit la plupart des fournisseurs occidentaux.
Huawei dénonce le protectionnisme américain
Du côté de Huawei, la Commission sénatoriale « n'a pas réussi à fournir des informations claires et des preuves étayant les préoccupations légitimes [du Congrès] ». Après avoir rappelé, en détails, la collaboration de Huawei avec les représentants de la commission d'enquête depuis onze mois et mis en avant sa volonté de transparence, l'équipementier est persuadé que « les conclusions de la Commission étaient préméditées ».
Plus virulent que ZTE, Huawei ne se gène d'ailleurs pas de dire dans son communiqué que « nous devons croire que le seul but d'un tel rapport est d'entraver la concurrence et d'empêcher les entreprises chinoises de l'industrie des TIC d'entrer sur le marché américain ». Un marché pour l'heure inaccessible pour Huawei et ZTE, respectivement en deuxième et cinquième place sur le secteur des équipements télécoms.
Positions qu'ils pourraient perdre si les conclusions du rapport américain influencent le reste du marché des équipements télécoms et réseaux.
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