N. Powers, Progress Software : 'Le temps de la technologie unique est révolu'
Quelles sont les principales nouveautés sur le front SOA ?
Au-delà du fait que les entreprises adoptent de plus en plus les technologies SOA, notre actualité chez Progress Software s'appelle DataXtend Semantic Integrator (issue du rachat de Pantero). Cette solution s'appuie sur des modèles standards pour gérer la validation et la transformation des données. Lorsque deux applications échangent des données et nécessitent des transformations, elles s'effectuent sur les deux serveurs ou sur l'un d'entre eux. Cette opération multipliée par le nombre d'application devient complexe et difficile à gérer. En permettant le déploiement d'un service centralisé, basé sur des modèles standards, DataXtend Semantic Integrator facilite les développements et engendre des gains de productivité. De plus, le même service peut assurer la cohérence des données entre de multiples applications réparties.
Seconde avancée SOA chez Progress, la nouvelle version de notre ESB Sonic, leader mondial, est prévue pour mi 2007. Elle sera plus intégrée, plus ouverte, plus simple à déployer et à maintenir. Et surtout, comme le reste de nos produits, intégrera la technologie Eclipse, avec une interface ergonomique, et commune.
Pour cette année 2007, vous mettez l'accent sur la nécessité de passer d'une approche de solutions réactives à une approche proactive. Quels en sont les intérêts majeurs pour l'entreprise ?
Les principaux bénéfices de cette évolution pour les entreprises reposent sur trois leviers :
-Des délais plus courts, en accord avec une économie toujours en mouvement. Ainsi, l'amélioration de l'activité ne sera plus dépendante de l'évolution de projets ERP ou autres, nécessitant des temps de réalisation de 3 à 6 ans. En effet, avec les nouveaux outils et une infrastructure SOA évolutive, la durée des projets est aujourd'hui passée de 9 à 12 mois.
-Désormais, le business qui pilote les projets technologiques, et non le co ntraire. Ce sont les événements économiques ou liés à l'activité qui déclenchent des procédures ou créent des besoins technologiques. L'informatique se met au service du business, et ne le limite plus.
-Les entreprises peuvent maintenant calculer un retour sur investissement ajustable, dans une vision business et non technologique. Par exemple, il s'agit de ?faire progresser les ventes de 10 %?, et pas de mettre en place du CRM ou un ERP.
Avec une approche proactive, l'entreprise et ses prestataires limitent les risques de bâtir des applicatifs en silo, avec des problèmes de communications entre les applications, ou un partage des données devenu difficile ou impossible. Une infrastructure flexible, combinant SOA et services Web, permet à l'activité de piloter les projets en fonction des besoins immédiats des directions opérationnelles. Chaque projet ne remet pas totalement en cause l'existant, mais ne nécessite qu'une évolution ou une adaptation de cette infrastructure.
Par exemple, la chaîne d'hôtels StarWood a choisi notre produit Actionnal pour prendre en compte ses réservations via Internet dans ses applications. Malgré un fonctionnement totalement différent, cette fonction est venue s'intégrer ?naturellement? à l'existant, sans tout remettre en question.
Selon vous, quelles conditions ou étapes sont nécessaires pour passer d'une approche réactive à cette attitude d'anticipation ?
En premier lieu, il convient d'aligner les applications avec les processus des activités de l'entreprise. Et cela requiert trois actions :
1. éliminer les ambigüités. Plus précisément : faire disparaître les écarts entre le fonctionnement des applications et la réalité des processus de l'entreprise.
2. s'assurer de la cohérence et de la qualité des données,
3. aligner la puissance et la robustesse des applications avec les besoins actuels et à-venir de l'entreprise. Disposer d'une réserve de puissance peut s'avérer utile, mais la surpuissance peut coûter cher et s'avérer pénalisante.
4. supprimer les effets de latence (intervalle de temps entre le besoin et sa réponse), et aligner les processus informatiques avec les besoins de l'entreprise. L'informatique impose souvent des batchs nocturnes qui se révèlent pénalisants pour l'activité.
On constate que 9% seulement des clients français de Progress ont migré vers la version de la plate-forme OpenEdge 10. Quels arguments pourriez-vous avancer pour les convaincre de franchir le pas ?
Notre industrie s'est, à juste titre, focalisée sur l'optimisation des processus. Mais le peu d'attention accordée à l'interopérabilité entre les multiples solutions, par des acteurs soucieux de préserver leurs parts de marché, a engendré une situation souvent délicate. Les systèmes d'information des entreprises souffrent d'un manque de communication entre applications reposant sur des technologies incompatibles et souvent propriétaires.
C'est ici qu'intervient OpenEdge 10, avec une meilleure intégration et une interopérabilité réelle aussi bien avec nos produits qu'avec les solutions tierces du marché. Des atouts qui simplifient l'intégration au système d'information existant, et raccourcissent fortement les délais de déploiement.
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L'époque des entreprises n'adoptant qu'une technologie unique est définitivement révolue, l'heure est à la coopération et à la collaboration la plus efficace. Et en ce domaine, OpenEdge 10 incarne la solution la plus appropriée.
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