Dell France : en attendant l'intégration d'EMC, les affaires continuent
Publié par Jacques Cheminat le | Mis à jour le
Si le rachat d'EMC par Dell avance, Dell France reste focalisé sur son plan d'affaires avec au menu une volonté de gagner encore des parts de marché sur les activités datacenters et de rester compétitif sur les PC.
En un an, la position d'Anwar Dahab (photo ci-dessus), le directeur général de Dell France a un peu changé. L'année dernière, le dirigeant fraîchement nommé, devait s'expliquer sur le nouveau Dell auréolé d'une sortie de Bourse et d'une marge de manoeuvre plus importante sur les choix stratégiques. Et voilà qu'un an après, la donne change encore une fois avec l'annonce du rachat d'EMC pour 67 milliards de dollars.
Une variable non négligeable dans l'équation Dell, mais qu'Anwar Dahab évacue habilement. « Il est trop tôt pour savoir ce va se passer. Après la fin de la période de Go Shop qui n'a vu personne enchérir sur la proposition de Dell. Aujourd'hui, le groupe est en phase d'approbation de plusieurs autorités de la concurrence de différents pays. Les discussions sur l'intégration s'étaleront entre mai et octobre. » Discours bien maîtrisé pour le dirigeant qui ajoute quand même que « les différentes équipes se parlent, mais nous restons pour l'instant des entités indépendantes ».
Une progression sur le marché des serveurs
Business is business et Dell France se place sur ce terrain. L'année 2015 n'est pas encore terminée sur le plan comptable, qu'Anwar Dahab se déclare plutôt satisfait des 3 premiers trimestres et des projections pour le quatrième. Il souligne notamment que « nous allons gagner entre 1 et 2 points de part de marché sur l'activité des serveurs et à peu près pareil pour la partie PC entreprise ».
Dans le détail, Eric Velfre, responsable Enterprise Solutions Group (ESG) chez Dell France, précise que « le début de l'année a été particulièrement bon avec des gains de 15% de croissance, par contre la fin de l'année est en retrait de 5%. La raison se trouve dans le dollar fort, les entreprises ont préféré décaler leur prise de commandes en début d'année pour éviter d'être impactées dans leur budget à la fin de l'année ». Il ajoute : « Nous sommes maintenant à 30% de part de marché alors que l'année précédente nous étions entre 28 et 28,5%. »
Appétence pour la convergence et l'hyperconvergence
Comment expliquer cette bonne tenue ? Il y a d'abord la récupération de gros contrats notamment dans le secteur public constate, Thierry de Boischevalier reponsable de cette division chez Dell France. « Nous avons remporté le CNAM, la SNCF et la Banque Postale. » Un effort a été mené particulièrement auprès des fournisseurs de services, complète Eric Velfre. Ce dernier constate une appétence pour les infrastructures convergentes et d'hyperconvergence, dans une logique de création de Cloud privé.
« On constate aussi un cycle de référencement et de marché plus court. Quand une entreprise lance une RFP (appel d'offre) sur un cycle de 2 mois avec une clause de revoyure de 6 mois pour voir les évolutions technologiques », avoue le responsable. Et de glisser l'exemple de « VMware avec un succès mitigé sur Evo:Rail et qui maintenant se concentre sur vSAN auprès des entreprises qui semble avoir plus d'écho favorable ».
Sur le stockage, la mémoire flash est bien évidement au centre des débats des entreprises. Pour autant, « il n'y a pas de ruée sur les baies de stockage full flash, on est plus sur de l'hybride avec d'un côté du flash pour de la performance et du SATA pour du capacitif à bon marché », analyse Eric Velfre. Il poursuit : « Les baies 100% flash sont plutôt dévolues à des applications en fin de parcours et qui ont besoin d'un coup de boost en matière de performance. »
Une stratégie de Microsoft sur les PC entreprises déroutantes
Enfin sur la partie PC professionnel, Dell continue d'innover et de prendre des parts de marché, comme par exemple dans les stations de travail où le constructeur se bat avec HP. Pour autant, Dell reste attentif à l'arrivée de Windows 10 pour les entreprises. La feuille de route de Microsoft déroute un peu notamment le raccourcissement du délai du support de Windows 7.
Pour Sergej Miric, directeur Client Solution Group, « la migration de Windows XP vers Windows 7 a été un traumatisme pour beaucoup d'entreprises. Dans certains cas, la moitié des applications n'a pas pu être portée. Leur demander de basculer sur Windows 10 va être compliqué, surtout qu'il reste encore beaucoup d'applications en 32 bits ».
Dell France continue donc son petit bonhomme de chemin en sachant qu'à la fin de cette année, la société présentera un autre visage et, donc, probablement un autre discours.
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