Nuxeo lève 20 M$ de plus pour satisfaire ses ambitions mondiales
Alors que l'ex-Documentum tombe dans l'escarcelle d'Open Text, Nuxeo signe sa deuxième levée en quelques mois. Après avoir levé 10 M$ en juin (auprès du fonds britannique Kennet Partners), l'éditeur français Open Source fondé à Paris au début des années 2000 engrange 20 millions de plus. Cette fois, c'est la banque d'affaires Goldman Sachs qui injecte des fonds, via son véhicule d'investissement à long terme (Private Capital Investing).
La somme sert, pour partie, à racheter les parts de deux des investisseurs ayant injecté des fonds à l'origine de Nuxeo, Apicap et Extendam. L'éditeur ne précise toutefois pas la répartition des fonds, entre levée d'argent frais et rachats de parts d'actionnaires historiques. Dans un communiqué, l'éditeur explique que cet argent frais vise tant à poursuivre les développements techniques autour de la plate-forme de gestion de contenus maison qu'à accélérer l'internationalisation de la société.
Nuxeo déjà reconnu aux États-Unis
Sur le plan technologique, Nuxeo envisage de renforcer les liens unissant sa plate-forme aux technologies NoSQL, de développer des connecteurs complémentaires pour des solutions Big Data ainsi que des moteurs de Machine Learning, le sujet clef dans le développement logiciel actuellement. L'éditeur Open Source entend également renforcer la connectivité de sa plate-forme avec les mobiles et le Cloud.
L'autre priorité de l'éditeur d'ECM réside dans son internationalisation. Un mouvement déjà bien entamé, notamment outre-Atlantique où Nuxeo réalise déjà 55 % d'un chiffre d'affaires de 7,5 millions d'euros (en 2015). La société y travaille aujourd'hui avec des clients de la taille d'Electronic Arts, CapitalOne ou encore Boeing. Dans un entretien avec la rédaction, en juin dernier, Eric Barrocca, le Pdg de l'éditeur, qui s'est installé aux États-Unis, expliquait que la priorité de l'entreprise était désormais de renforcer sa capacité de vente aux États-Unis, « en augmentant les effectifs et nos services de support et en renforçant nos actions marketing », et d'ouvrir des bureaux en Allemagne et au Royaume-Uni. Avant d'aller s'implanter, en 2017, au Japon. L'investissement réalisé par Goldman Sachs devrait encore accélérer ce calendrier d'internationalisation.
« On ne scanne plus des documents comme hier »
Pour Eric Barrocca (en photo ci-dessus), l'offre de Nuxeo est portée par l'évolution du marché de la gestion de contenus. Selon lui, les solutions traditionnelles, celles de FileNet (dans le giron d'IBM), de Documentum (racheté à EMC par OpenText) ou d'Oracle, ont été conçues pour l'archivage de gros volumes d'information, à des fins de gestion de la conformité ou du risque, et ne servent plus les besoins actuels. « Aujourd'hui, on ne scanne plus des documents comme on le faisait hier, le contenu est créé via des formulaires, dans des applications mobiles ou Web », expliquait-il en juin dernier. Dans l'optique de Nuxeo, ce sont donc des modèles de données, et toutes les complexités qu'ils renferment, qu'il faut gérer.
En juin dernier, Eric Barrocca était confiant dans la capacité de Nuxeo de maintenir en 2016 son taux de croissance de l'année passée, soit 45 %. Ce qui devrait amener le chiffre d'affaires aux environs de 11 millions d'euros.
A lire aussi :
Réussir sa start-up dans le logiciel : les recettes de Bernard Liautaud
Logiciel : les éditeurs français engrangent des bénéfices record
Sur le même thème
Voir tous les articles Data & IA