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OSOR Awards 2023 : les projets français candidats

L'UE va primer des projets open source créés par et/ou pour les administrations publiques. Qui a postulé côté français ?

Publié par Clément Bohic le - mis à jour à
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OSOR Awards 2023 : les projets français candidats

BlueHats, CiteLibre, Démarches simplifiées et Geotrek. Ils sont quatre représentants tricolores dans la shortlist des OSOR Awards.

Ce format inédit pour la Commission européenne permettra de primer six, voire sept projets ayant trait à l'usage de l'open source dans les services publics.

La phase de candidature s'est déroulée du 26 juillet au 21 septembre. Sur 101 postulants, 92 ont été retenus (66 solutions, 26 initiatives), couvrant 20 pays. Depuis lors, un deuxième filtrage a eu lieu, aboutissant à la shortlist en question. Des 22 candidats encore en lice, le jury en sélectionnera 6. Le public peut voter en parallèle, du 29 septembre au 26 octobre.

Sur la « liste des 92 », 16 candidats avaient l'insigne « France ».

Deux communautés, deux catalogues

Dans la catégorie « initiatives », il y avait notamment deux communautés : Alpes Numérique Libre et BlueHats.
La première est un collectif de DSI de la région grenobloise. Une vingtaine de collectivités y sont aujourd'hui représentées (Échirolles, Fontaine, Pont-de-Claix, Saint-Martin-d'Hères, Seyssinet-Pariset...).
La deuxième est née en 2018 sous l'impulsion de la DINUM. Destinée à la promotion du logiciel libre dans les services publics, elle réunit quelque 2000 employés de ce secteur.

Autres « initiatives » : le Comptoir du Libre et le SILL. Tous deux sont des catalogues de logiciels libres. Le premier, porté par l'ADULLACT, en présente environ 600. Les collectivités locales peuvent y partager leur expérience. Le second émane de la puissance publique. Actuellement géré à la DINUM, il référence quelque 400 logiciels recommandés pour l'administration.

Data science et webmapping

Trois autres représentants français étaient dans la catégorie « initiatives » :

- CiteLibre
La Ville de Paris fournit cette suite logicielle. Elle comporte pour le moment deux services (gestion de calendriers et création de formulaires). Des packages axés sur la participation citoyenne doivent s'y ajouter.

- Geotrek
Deux parcs nationaux (Écrins et Mercantour) sont à l'origine de cette suite logicielle de webmapping. Sous licence BSD, elle associe un outil métier SIG, un site Internet de promotion des activités et une app mobile.

- SSP Cloud
Plate-forme mutualisée de services de traitement de données statistiques. Elle donne accès à un catalogue de services (essentiellement les IDE VS Code, RStudio et JupyterLab dans diverses configurations « prêtes à l'emploi ») agrémenté de formations/tutos.

Double candidature pour Démarches simplifiées

SSP Cloud repose sur la stack Onyxia... qui a fait l'objet d'une candidature distincte, en tant que « solution ». Cette web app à déployer sur Kubernetes permet de créer des environnements de data science. Elle transforme des dépôts de charts Helm en catalogues de services configurés automatiquement.

BlueMind était aussi sur la liste initiale, avec son logiciel de messagerie agrémenté de brique bureautiques et collaboratives. Même chose pour le projet LemonLDAP::NG. La Gendarmerie nationale gère aujourd'hui ce système webSSO basé sur des modules Apache::Session - et qui, à l'origine, ne permettait l'authentification que via des annuaires LDAP, d'où son nom.

À l'image du tandem Onyxia-SSP Cloud, Démarches simplifiées a fait l'objet d'une double candidature. D'une part, sous l'angle du service permettant aux organismes publics et aux collectivité locales de dématérialiser des procédures sur la base de ofrmulaires. D'autre part, sous l'angle « communauté » (non retenu dans les 22), ou comment un service initialement pensé pour les ministères a fini par englober les collectivités territoriales.

Des jumeaux numériques sur l'estuaire de la Gironde

Sous l'aile de la DINUM comme Démarches simplifiées, React DSFR n'a pas passé le cap de la deuxième sélection. Il s'agit d'une surcouche de compatibilité React implémentant le Système de design de l'État (DSFR).

HackInScience ne figure pas non plus dans les finalistes. Quatre développeurs portent cette plate-forme d'exercices pour le langage Python. Elle repose sur un bot qui fonctionne sur le principe des tests unitaires et se nourrit d'un autre projet made in France (friendly-traceback) pour l'explication des exceptions.

Avec Jumeaux numériques du fleuve et TerriSTORY, on est dans le domaine de la simulation. On doit le premier de ces projets au Grand Port maritime de Bordeaux. Il comprend quatre modules :

- Garonne 2050, qui utilise les hypothèses du scénario modéré du GIEC pour découvrir le comportement du fleuve en 2050 à la même période de l'année
- LISOS, plate-forme de simulation numérique
- GIROS, outil de surveillance du fleuve exploitant les résultats des simulations effectuées sur LISOS
- NAOS (Nouvelle-Aquitaine Open Source), une forge communautaire régionale

TerriSTORY trouve son origine en Auvergne-Rhône-Alpes. Cette web app dédiée à la transition des territoires regroupe des modules de visualisation et d'insertion de données géographiques, de suivi de trajectoires (consommation énergétique, production, pollution) et de projection stratégique. Elle couvre, en l'état, six régions.

À consulter en complément :

Comment l'UE perçoit l'open source en France
Les logiciels libres entrés au SILL cet été
Numérisation de l'État : à mi-parcours, quels livrables pour le programme TNT ?
Comment EDF mise sur les jumeaux numériques pour construire ses futurs EPR

Illustration principale © Green Energy Futures via visualhunt.com / CC-BY-NC-SA

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