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DaaS : une photographie du marché post-VMware

Omnissa a remplacé VMware dans le Magic Quadrant du DaaS. Avec cette transition en toile de fond, comment le marché évolue-t-il ?

Publié par Clément Bohic le - mis à jour à
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DaaS : une photographie du marché post-VMware
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Citrix et VMware ont-ils donné malgré eux de l'élan au DaaS ?

Le dernier Magic Quadrant couvrant ce marché le suggère. Gartner explique en tout cas que les décisions de l'un et de l'autre ont causé une certaine agitation sur le segment du VDI. Le premier, parce qu'il a augmenté ses prix et opéré un regroupement de licences. Le second, parce qu'il a vendu ses activités dans l'informatique cliente au fonds KKR - qui les a placées sous la marque Omnissa.

Comme l'an dernier, Gartner présente la notion de développement durable comme un facteur de plus en plus important de sélection des offres DaaS. Celles-ci restent néanmoins déployées auprès de peu d'employés, quand bien même beaucoup d'organisations y recourent.

D'une année sur l'autre, les critères fonctionnels à satisfaire pour figurer au Quadrant ont peu évolué. Multisession, layering applicatif et intégration avec le réseau local sont demeurés facultatifs. Même chose pour le support des workloads GPU et les options de déploiements multicloud ou hybrides. Les intégrations ITSM/CMDB et DEX/DEM n'étaient pas non plus obligatoires.

Gartner segmente toujours son approche du DaaS en trois catégories :

  • Offres assemblées par le client
    Celui-ci choisit l'infrastructure cloud, la technologie de gestion des profils et le stockage associé. Il est responsable de la configuration et de la gestion des VM. Le fournisseur assure l'exploitation des composants sélectionnés.

  • Offres assemblées par le fournisseur
    Celui-ci définit l'essentiel de la solution, le client se concentrant sur la gestion des VM.

  • Offres gérées par le fournisseur

Une fois encore, fournir de la virtualisation d'applications ne suffisait pas pour espérer être inclus au Magic Quadrant. Cameyo - désormais propriété de Google - n'a donc qu'une "mention honorable", comme l'an dernier. Même chose pour Accops, écarté en 2023 faute d'un plan de contrôle managé... et qui n'atteint pas, cette fois-ci, le seuil d'utilisateurs requis. Il fallait, en l'occurrence, être en mesure de revendiquer, au 1er avril 2024, au moins 100 000 utilisateurs actifs par mois, en plus de 25 000 VM sous gestion.

L'an dernier, il fallait fournir au moins 250 000 VM avec CPU... ou 25 000 VM avec GPU. Cette alternative a disparu au profit d'un unique seuil à respecter : 100 000 VM CPU. Dans la pratique, cela n'a exclu aucun fournisseur. Seuls les noms de VMware et de Frame Platform ont disparu d'une année sur l'autre. Omnissa s'est, donc, substitué au premier. Quant au second, il "reste présent" à travers Dizzion, avec qui le fonds LLR Partners l'a fusionné. Un fournisseur fait son entrée : Paralles, cantonné à une "mention honorable" l'an dernier à défaut d'un plan de contrôle managé.

14 fournisseurs, 4 "leaders"

Le positionnement des fournisseurs dans le Quadrant du DaaS résulte de la combinaison d'évaluations sur deux axes. L'un prospectif ("vision"), centré sur les stratégies (sectorielle, géographique, commerciale, marketing, produit...). L'autre centré sur la capacité à répondre effectivement à la demande ("exécution" : expérience client, performance avant-vente, qualité des produits/services...).

Sur l'axe "vision", la situation est la suivante (pour Omnissa, l'évolution s'entend par rapport à la position que VMware occupait l'an dernier) :

Rang
Fournisseur
Évolution annuelle
1
Microsoft
=
2
Omnissa
+ 1
3
Citrix
- 1
4
Parallels
nouvel entrant
5
AWS
- 1
6
Dizzion
=
7
ATSG
- 2
8
Anunta
+ 5
9
Workspot
- 1
10
Alibaba Cloud
- 3
11
oneclick
+ 3
12
IronOrbit
=
13
Apporto
- 2
14
Flexxible
- 4

Sur l'axe "exécution" :

Rang
Fournisseur
Évolution annuelle
1
Microsoft
=
2
AWS
+ 2
3
Omnissa
=
4
Citrix
- 2
5
ATSG
=
6
Dizzion
=
7
Alibaba Cloud
=
8
Parallels
nouvel entrant
9
Apporto
+ 3
10
Flexxible
- 1
11
Anunta
+ 2
12
oneclick
+ 2
13
IronOrbit
- 5
14
Workspot
- 4

AWS, un nouveau "leader"... parfois lent pour innover

AWS a pour lui la couverture géographique de son offre. Seuls les fournisseurs proposant des capacités multicloud peuvent héberger les workloads dans davantage d'emplacements. Cela se traduit aussi sur les capacités de support localisé. Gartner salue, en parallèle, l'intégration du DaaS Amazon WorkSpaces avec AWS Global Accelerator. Et souligne qu'il est rare d'avoir besoin d'outils tiers. Bon point également pour l'indépendance d'Amazon sur les différentes briques technologiques sous-jacentes.

L'appréciation n'est pas aussi positive sur l'aspect marketing, parce que AWS tend à cibler sa clientèle existante. Sur le plan technique, il lui manque le multisession. Pas idéal pour couvrir les cas d'usage aux coûts les plus bas, comme les environnements de call center. Il arrive par ailleurs à AWS d'être plus lent que ses concurrents sur l'innovation (exemple de la prise en charge de Windows Server 2022, ajoutée deux ans après le lancement du produit).

Citrix : le point noir de la relation client

Salué l'an dernier pour la variété des options de déploiement, la fiabilité des protocoles de bureau distant et l'optimisation des intégrations UC, Citrix l'est cette année pour l'extensibilité et le degré de "configurabilité" de son DaaS. Il l'est aussi pour l'adéquation de son offre aux cas d'usage complexes. En particulier ceux impliquant une exploitation en parallèle de workloads sur site.

La relation commerciale est un point noir pour Citrix, constate Gartner, témoignages de clients à l'appui (manque de flexibilité contractuelle, en particulier). On sera également vigilant au regroupement de licences : il ne reste que deux options, ces qui pose d'autant plus de risques de sous-utilisation de produits. Attention aussi au niveau du support : Citrix n'est en direct qu'avec ses plus gros clients.

AVD et Windows 365 ? Point d'interrogation chez Microsoft

Microsoft se distingue à la fois par la taille et la croissance - sans égales sur ce marché - de sa base installée. Et les retours clients apparaissent positifs à Gartner. Qui apprécie aussi l'aspect marketing (qualité de la documentation et des supports de formation, communication consistante sur la stratégie d'offre...).

L'an dernier, Gartner avait pointé la difficulté potentielle à combiner les modèles économiques d'Azure Virtual Desktop et de Windows 365. Il exprime le problème différemment cette année : Microsoft met en avant Windows 365, mais voyez si vos cas d'usage peuvent être mieux servis par AVD et son modèle à la conso.
Pour ce qui est des déploiements on-prem, AVD sur Azure Stack HCI n'est pas encoreau niveau des offres VDI traditionnelles. Microsoft se montre par ailleurs plus lent que d'autres à mettre en place certaines fonctionnalités (modernisation de Teams pour le VDI, mode hors ligne pour Windows 365, etc.).

De l'innovation au support, les inconnues de l'ère Omnissa

Gartner crédite Omnissa d'un bon point pour sa position forte sur les déploiements hybrides. Il lui en accorde un autre pour le niveau d'intégration de son DaaS avec ses briques DEX et UEM. Et un troisième pour un élément plus spécifique : le niveau d'adéquation de son offre pour le secteur de la santé.

La séparation d'avec VMware reste, pour le marché, source d'inquiétudes. Par exemple sur la capacité à maintenir le même niveau de support. Mais aussi sur le développement de certaines fonctionnalités, comme la nouvelle génération du plan de contrôle cloud.

Illustration © pathdoc - Adobe Stock

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