Carole Deumié - Centrale Méditerranée : « Parler de sobriété n’est pas contradictoire avec le numérique »
L’école Centrale Méditerranée propose, pour la rentrée de septembre 2023, un Bachelor (Bac+3) en ingénierie responsable et transformations digitales sur son campus de Nice. Explications avec Carole Deumié, sa directrice générale.
Vous lancez, pour la rentrée 2023, un cursus Bac+3 de Bachelor en ingénierie responsable et transformations digitales à Nice. Quelles seront les missions confiées aux futurs diplômés ?
Carole Deumié – Les métiers visés à la sortie de ce bachelor sont des métiers de chef de projet, d’assistant-ingénieur, avec une culture large et une spécialisation vers la transformation numérique, le développement durable ou la cybersécurité, développée en coopération avec le pôle SCS (Solutions Communicantes Sécurisées).
Les meilleurs étudiants pourront candidater au parcours du diplôme d’ingénieur. Les autres entreront en entreprise et pourront nous rejoindre plus tard, pour des formations tout au long de la vie.
Les nouveaux métiers sont pluridisciplinaires – FinOps, DevOps, SecOps, etc…
Comment les futurs centraliens s’y préparent-ils ?
Carole Deumié – Les centraliens sont des ingénieurs généralistes avant tout. Ils approfondissent un thème et développent des compétences très vastes. Grâce à leur capacité à apprendre et à s’adapter, ils évoluent vite et ils changent vite de secteur d’activités. La notion de pluricompétences est naturelle pour eux.
Face au rythme effréné des innovations numériques et aux profits issus de l’automatisation, de l’IA ou de la robotique, comment la frugalité numérique pourrait-elle gagner l’entreprise ?
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Carole Deumié – Le message que l’on veut porter est que nous avons besoin d’évoluer, de trouver des solutions. Mais nous avons besoin d’utiliser la technique et le numérique à bon escient.
Parler de sobriété n’est pas contradictoire avec les sciences, les techniques et le numérique.
Chaque entreprise trouvera son chemin. Les centraliens apporteront, à leur façon, tout ce qu’ils pourront pour faire évoluer les entreprises et les organisations.
Quelle est votre ambition en 2023, dans le concert des grandes écoles ?
Carole Deumié – Nous sommes classés autour de la vingtième place dans les classements français, selon les années. L’école a pour ambition d’apparaître prochainement dans un classement international tel Impact ou Times Higher Education, ou dans un classement connecté aux enjeux de développement durable et de responsabilité sociétale. Ce sont des thèmes auxquels nous sommes très attentifs.
Qu’est-ce qui motive l’expansion de Centrale Méditerranée à Nice, à 200 kilomètres seulement de Marseille ?
Carole Deumié – Nous sommes présents à Marseille et à Nice aujourd’hui, deux territoires différents par leur développement et par leur rayonnement. Les deux métropoles sont en croissance, et elles ont en commun un grand besoin d’ingénieurs.
Votre propre formation universitaire (Doctorat en physique) et Centralienne vous a préparé à la conception d’instruments médicaux. Vos efforts de recherche à l’institut Fresnel nourrissent-ils vos choix et décisions actuels pour la formation des futurs Centraliens ?
Carole Deumié – Les compétences que j’ai pu développer dans ma vie de chercheur ont eu un impact sur ma façon de voir les choses. J’étais à la fois expérimentatrice et modélisatrice. J’ai pris l’habitude de concevoir en allant jusqu’au bout de la démarche. Se confronter au réel est essentiel. C’est apprendre à chercher des financements, en France et en Europe, et prendre la responsabilité d’aller jusqu’au bout d’un projet.
La science est toujours au cœur de notre école d’ingénieurs. Nous apportons à nos étudiants la culture et la démarche scientifiques, la connaissance du monde académique et des liens avec les entreprises.
Propos recueillis par Olivier Bouzereau
Photo : DR @Centrale Méditerranée
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