HP et ses actionnaires signent un accord sur le cas Autonomy
Dernier épisode dans l'affaire opposant l'Américain HP au Britannique Autonomy : un accord passé entre HP et ses actionnaires sera bientôt officialisé, explique Reuters.
Il mettra à l'abri les dirigeants (passés et actuels) de la firme des attaques de ses actionnaires, fortement remontés après le rachat d'Autonomy (voir « De nouveaux actionnaires poursuivent HP suite au rachat d'Autonomy »).
Les actionnaires sont également invités à aider HP à poursuivre les anciens responsables d'Autonomy, dont le cofondateur et ancien CEO de la société, Michael Lynch, et l'ancien CFO, Sushovan Hussain.
Rappel des faits
En 2011, HP mettait la main sur l'éditeur de logiciels Autonomy, pour un montant de 11,1 milliards de dollars. Toutefois, fin 2012, la firme américaine accusait Autonomy de fraude, l'éditeur étant soupçonné d'avoir gonflé ses chiffres afin de tromper les acheteurs potentiels.
HP provisionnait alors une charge de 8,8 milliards de dollars et portait l'affaire devant les autorités, afin de faire toute la lumière sur cette opération (voir l'article « HP affiche une perte record et accuse Autonomy de fraude »).
Le cofondateur de la société, Michael Lynch, était alors monté au créneau pour expliquer que HP avait racheté Autonomy en toute connaissance de cause et qu'aucun élément financier n'avait été caché (voir « Le fondateur d'Autonomy contre-attaque HP »).
La justice devra trancher
À ce jour, l'affaire a été portée devant le gendarme américain de la Bourse (SEC) et l'autorité britannique de lutte contre la fraude (SFO). Le Département américain de la justice (DOJ) et le Conseil de l'information financière britannique (FRC) ont également été saisis.
Restera à déterminer si HP était effectivement au courant des petits arrangements d'Autonomy. Un audit réalisé par Ernst & Young semble indiquer que l'éditeur britannique a en effet gonflé ses données financières (voir « Autonomy : audit à l'appui, HP confirme avoir été abusé »).
Toutefois, le Financial Times a indiqué en février que HP était - en partie - au courant de ces méthodes. Les pratiques employées par Autonomy auraient été signalées dans le rapport d'audit demandé à Deloitte, en prélude au rachat, qui les avait alors pointées comme étant risquées (voir « HP n'ignorait pas tout des petits arrangements d'Autonomy »).
Le cas Apotheker
Que HP ait été au courant ou pas, l'affaire Autonomy est le reflet des erreurs de management opérés par la firme américaine : centrage sur le logiciel et le service, abandon programmé de l'activité de constructeur de PC, etc.
Une transformation lourde, conjuguée à des résultats financiers en berne et à un rachat rapidement contesté, celui d'Autonomy. Des erreurs qui vaudront à Léo Apotheker, CEO de l'époque, de se faire éjecter en 2011. Il sera alors remplacé par Meg Whitman, ex-dirigeante d'eBay et toujours en poste à ce jour à la tête de HP (voir « HP : Adieu Léo, bonjour Meg »).
Voir aussi
Quiz Silicon.fr - HP : du garage à la multinationale
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