Pour le nouveau poste de travail, Microsoft devient agnostique
L'environnement de travail numérique - ou digital workplace selon la terminologie Microsoft - conjugue mobilité, BYOD et Cloud, mais perturbe l'équilibre entre vie personnelle et professionnelle. Avantages et limites de ces tendances. Incontournables ?
Pour le meilleur et pour le pire, l'environnement de travail devient de plus en plus numérique. Et les diverses tendances technologiques accélèrent encore le phénomène. Ainsi, le Cloud libère les employés des contraintes de lieu et de temps. De son côté, l'entreprise devient plus performante et profite d'une meilleure productivité.
« Le concept de digital workplace [NDLR : environnement de travail numérique] repose sur trois axes de mutation. La mobilité favorise la flexibilité des lieux et du temps de travail. La 'consumérisation' de l'informatique, à laquelle contribue également le Cloud, devenant un ensemble de services sécurisés accessible depuis tout terminal (y compris personnel -BYOD). Enfin, les réseaux sociaux d'entreprise, qui estompent la notion de hiérarchie rigide, favorisent le partage et la collaboration,» explique Julien Lesaicherre, directeur Windows Azure chez Microsoft.
« Travail à la maison » ou « maison au travail »
Accéder à son environnement de travail de tout lieu, y compris avec son propre smartphone ou sa tablette personnelle, pose quelques difficultés dans la gestion de l'équilibre vie personnelle/vie professionnelle. Charge à l'entreprise de définir des règles en accord avec les collaborateurs et les managers, comme un minimum de présence physique dans l'entreprise ou un maximum de télétravail.
« Chez Microsoft, pas de réunion (y compris via vidéo-conférence) après 17h00, et pas d'e-mail ou d'appel téléphonique le week-end. Et même des employés à des postes purement administratifs recourent à cette possibilité de télétravail », explique une porte-parole.
Grâce au smartphone ou à la tablette, les employés accèdent en quelques secondes et quelques clics à leur agenda, leurs e-mails, au suivi de diverses informations, aux demandes à valider, etc. « Et ce quel que soit le terminal utilisé et son système d'exploitation (Windows 8, Android, iOS, etc.), et même s'il s'agit de logiciels d'entreprise ou de services Cloud. Aujourd'hui, les DSI doivent s'abstenir du réflexe de dire non ! En effet, les employés désirent obtenir un environnement de travail numérique aussi simple et ergonomique que ce qu'ils utilisent dans leur vie personnelle, et avec les mêmes terminaux,» ajoute Julien Lesaicherre.
La démarche la plus adaptée pour l'entreprise semble être celle qui consiste à définir une liste de PC portables, smartphones et tablettes autorisés, selon les possibilités de support, réalisé en interne ou par un prestataire.
« Une solution en ligne pour la gestion des terminaux et environnements de travail répond souvent aux attentes d'administration informatique. A l'image de ce que propose Microsoft Intune, qui peut être intégré à d'autres solutions de supervision globale », précise Monsieur Windows Azure France. « Ce type de service Cloud gère aussi bien les périphériques que les droits d'accès, la sécurité, les environnements.»
Talon d'Achille : la bande passante
Cependant, la mobilité présente actuellement quelques inconvénients. Tout d'abord, la couverture des réseaux mobiles reste très inégale (et encore la France est plutôt bien placée). De plus, les connexions mobiles sont très onéreuses à l'étranger. Par ailleurs, le WiFi ne fonctionne pas toujours de façon optimale. Ainsi, dans de nombreux hôtels, plusieurs dizaines de personnes partagent la même borne d'accès, limitant d'autant le débit. Pour pallier les coupures, « de nombreuses solutions via le Cloud public ou privé savent aujourd'hui gérer le mode off-line et la synchronisation », assure Julien Lesaicherre.
Autre nouvel intérêt de ces offres : la coopération entre Cloud ou avec le système d'information avance à grands pas. Cela simplifie grandement les interactions et la cohérence des informations, partagées ou non.
« Il est possible d'assurer une cohérence entre les comptes utilisateurs des espaces de stockage Microsoft OneDrive (ex SkyDrive) et Windows Azure. Et de façon sécurisée », illustre Julien Lesaicherre. « De plus les offres professionnelles Azure permettent à l'entreprise de choisir la localisation du datacenter où sont stockées ses informations. Nous disposons aujourd'hui de 12 datacenters : 4 aux États-Unis, 2 en Europe, 2 en Chine, 2 en Australie, 1 à Singapour et 1 à Hong-Kong. Et Microsoft va bientôt en ouvrir un autre au Brésil. »
Vers une l'identité numérique professionnelle
On évoque souvent l'identité numérique de l'internaute, qui ne va pas sans poser problème. « Avec une meilleure maîtrise de sa gestion, l'identité numérique professionnelle présente de nombreux avantages », assure pourtant Julien Lesaicherre. « Ainsi, dans Windows Azure Active Directory, un profil utilisateur (synchronisable avec un autre annuaire d'entreprise Microsoft ou non) permet d'obtenir une identité professionnelle ouvrant l'accès sécurisé à plusieurs services Cloud après une unique identification, bien au-delà des solutions Microsoft. Nous avons signé plus de 400 partenariats sur le Web en ce sens avec des acteurs gérant des identités numériques comme Google ou Salesforce.com.»
Le poste de travail dématérialisé
L'étape ultime pourrait être le poste de travail totalement dématérialisé dont l'image serait stockée sur un serveur et accessible depuis tout terminal. Si les technologies existent, la bande passante et les réseaux mobiles rendent les usages réels difficiles.
En effet, il faut soit charger tout l'environnement et les applications installées à chaque démarrage (trop lourd), soit exécuter l'environnement sur le serveur distant et y accéder via une connexion encore trop souvent incertaine. En outre cette dernière solution (qui existe dans certaines organisations) nécessite un bon niveau de maturité de l'entreprise et un investissement en serveurs et réseau, ou en prestation Cloud de haut niveau.
Une issue de recours pour XP ?
Des approches qui pourraient servir à maintenir un environnement Windows XP, alors que ce dernier doit partir à la retraite le 8 avril prochain. « Microsoft propose plutôt une compatibilité applicative. Ainsi, avec les technologies App-V et Med-V, une bulle applicative permet de faire tourner une application développée par exemple sous XP. Nous avons aussi un partenariat technologique avec Citrix pour ce type d'approche. Toutefois, l'objectif reste bien de prolonger la durée de vue de l'application, et pas de XP », objecte Julien Lesaicherre. Rappelons que Microsoft peine à pousser ses utilisateurs à abandonner XP.
« Concernant Windows XP, les technologies ont une certaine durée de vie, qu'il n'est pas toujours possible d'aligner avec les derniers standards ou avec les nouvelles exigences des entreprises, en matière de sécurité par exemple. Enfin, les utilisateurs réclament des environnements modernes et plus ergonomiques. Pourquoi les entreprises devraient-elles aujourd'hui former des utilisateurs à XP ? Selon Forrester, 40% des utilisateurs se plaignent de leur environnement de travail, tandis que 70% sont satisfaits de ce qu'ils utilisent chez eux. » Microsoft propose déjà des solutions de migration, mais devrait encore annoncer diverses mesures le 8 avril prochain, date de l'arrêt annoncé du support de Windows XP.
Crédit photo : © iQoncept - shutterstock
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