NVIDIA affole les compteurs malgré son exposition géopolitique
Impact du conflit russo-ukrainien sur l’activité en Europe, restrictions à l’export imposées par les États-Unis, employés mobilisés dans la guerre Israël-Hamas*, enquêtes d’autorités de la concurrence de la Chine au Royaume-Uni… Assez pour contrarier les plans de NVIDIA ?
L’entreprise mentionne tous ces éléments, entre autres facteurs de risques, dans son rapport financier annuel. Et les illustre par quelques chiffres. Parmi eux, le baisse de la part de la Chine dans le chiffre d’affaires de son principal segment d’activité (Data Center). Elle s’est établie à 14 % sur l’exercice fiscal 2024 (achevé le 28 janvier), contre 19 % sur le précédent. La conséquence, notamment, de l’impossibilité d’y vendre, depuis quelques mois, des GPU-clés tels que les A100, les H100 et les L40S. Même si NVIDIA a « commencé à livrer des solutions alternatives en petit volume ».
Parallèlement, la part des États-Unis dans le mix géographique progressé, de 13 points sur un an, s’établissant à 44 % du CA.
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Les hyperscalers, clientèle de poids pour NVIDIA
Le chiffre d’affaires global a atteint 60,9 Md$, en croissance de 126 %. Il entre pour plus de trois quarts dans le segment Data Center. Celui-ci regroupe essentiellement les plates-formes :
– De compute et de réseau (Quantum pour InfiniBand ; Spectrum pour Ethernet)
– DRIVE pour le véhicule autonome
– Embarquées, dont Jetson
– Logicielles, dont NVIDIA AI Enterprise et DGX Cloud
La partie compute a crû de 244 % d’une année sur l’autre (+133 % pour le réseau). NVIDIA estime que les hyperscalers ont représenté plus de la moitié des revenus du segment. Revenus dont environ 40 % auraient servi des besoins d’inférence.
Autre indicateur en progression : le taux de marge brute, passé à 72,7 % (+15,8 points). Le résultat opérationnel se trouve presque multiplié par 7. L’allongement de la durée de vie de certains équipements y a modérément contribué (+135 M$). NVIDIA est effectivement passé de 3 ans à 4-5 ans pour la majorité de ses serveurs, son stockage et son réseau. Et de 5 à 7 ans pour ses machines d’assemblage et de test.
Si la valorisation du groupe est désormais du même ordre que celle d’un Google ou d’un Amazon, on ne peut pas encore en dire autant de la trésorerie. NVIDIA dispose tout de même de 26 Md$ de liquidités. C’est un peu moins que le bénéfice dégagé sur l’exercice 2024 : 29,8 milliards (+581 %). C’est presque autant qu’Amazon en 2023 (30,4 milliards).
* NVIDIA compte environ 3700 employés dans la région d’Israël. Son effectif global approche des 30 000 personnes, dont 22 000 en R&D (2,7 % de turnover ; 79 % d’hommes).
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