Cloud : pourquoi Nvidia et ses GPU sont dans le collimateur de l'UE
Enquête de la Commission européenne, perquisition de sa filiale française par l'Autorité de la concurrence...La position de force de Nvidia sur le secteur des GPU, en pleine explosion des modèles d'IA générative, est scrutée sous le signe du risque d'une position dominante.
Nvidia dans le collimateur de la Commission européenne pour sa position dominante sur le domaine des GPU ? Selon les informations de Bloomberg, l'institution « a recueilli de manière informelle des avis sur les pratiques potentiellement abusives dans le secteur des GPU, afin de déterminer si une intervention future pourrait être nécessaire » explique l'agence de presse qui citent des sources proches du dossier.
Cette enquête préliminaire ne présage en rien l'ouverture d' une enquête formelle qui pourra donner lieu à des sanctions.
S'agit-il d'une action coordonnée avec l'Autorité de la concurrence en France ? Une chose est certaine, l'organisme a mené une perquisition, le 26 septembre, dans les locaux de la filiale française de Nvidia situé à Courbevoie ( Hauts de Seine). A noter que l'identité de Nvidia a été relevé par la presse car l'organisme s'est refusé confirmer l'identité de l'entreprise visée.
« Les services d'instruction de l'Autorité de la concurrence ont procédé hier, après autorisation d'un juge des libertés et de la détention, à une opération de visite et saisie inopinée auprès d'une entreprise suspectée d'avoir mis en oeuvre des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur des cartes graphiques. »
Nvidia, trop dominant dans le Cloud ?
Aucun commentaire de la part des deux parties ne permet de dire quel type de documents ont été saisis. Cependant l'Autorité de la concurrence précise que son action « s'inscrit dans le cadre de l'attention particulière que l'Autorité de la concurrence porte au secteur plus large de l'informatique en nuage (cloud), qui a notamment fait l'objet, le 29 juin 2023, d'un avis sur son fonctionnement concurrentiel. »
Dans ses conclusions, l'Autorité de la concurrence disait surveiller les partenariats technologiques entre les hyperscalers et les grands fournisseurs de logiciels ou les intégrateurs. Des démarches qui pourraient soulever des enjeux au regard du droit des ententes.
Comme nous l'écrivions sur Silicon en mars dernier, Nvidia se positionne comme une pierre angulaire de l'IA générative. A l'occasion de sa conférence GTC, elle a détaillé son arsenal technologique et quelques accords business de poids.
D'abord en ayant pris une place de choix chez les Cloud Services Provider ( CSP) à l'instar de Google Cloud qui est le premier utilisateur de son GPU L4, une carte low profile « basse consommation » (72 W) qui peut développer jusqu'à 30 Pflops , selon Nvidia.
Il entretient évidemment des relations avec le leader mondial AWS avec les instances EC2 P5, censées être disponibles dans quelques semaines. Ce seront les premières instances GPU du groupe américain à tirer parti de la deuxième génération du pilote EFA.
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