Presse belge : la réaction de Google et notre analyse
Suite à notre article portant sur la fin des démêlés entre Google et la presse belge, la société a tenu à nous préciser certains points, en particulier concernant les allégations du Monde.
Rappelons que Le Monde a évoqué une indemnité financière comprise « entre 2 % et 3 % du chiffre d'affaires de la presse belge francophone, soit près de 5 millions d'euros ». Google conteste aussi bien le mode de calcul que le montant, sans toutefois nous préciser quels chiffres ont été retenus. Admettons.
L'accord comprend toutefois bel et bien un volet financier. Celui-ci a pour but, primo de prendre en charge les frais de justice des éditeurs et auteurs belges, et secundo d'acheter de la publicité chez les éditeurs afin de soutenir leur activité. D'autres opérations de soutien ont été évoquées, comme l'aide à la mise en place de solutions mobiles.
« Cet accord donne une bonne direction et fixe des bases saines pour une large collaboration », nous indique-t-on chez Google. Plus de détails sur cet accord se trouvent ici.
Placer le curseur au bon endroit
Une chose est sûre, si argent versé il y a, ce n'est pas une rémunération pour avoir le droit de référencer les médias belges sur Google Actualités. La firme ne considère d'ailleurs pas le point légal mis en exergue comme étant réglé. et continuer à affirmer être dans son bon droit.
À juste raison, selon nous, car reprendre un titre et quelques lignes de texte reste du domaine du référencement et non de la reprise de contenu pure et dure.
Reste qu'un phénomène pernicieux, évoqué il y a quelque temps déjà par Nicolas Carr, se fait jour : les internautes se contentent de plus en plus de ces quelques lignes pour se faire une idée d'un sujet. Google Actualités devient alors la destination, là où il ne devrait être qu'un lieu de passage.
Ce n'est certes pas systématique, mais c'est un mode opératoire en croissance. S'il n'y a pas de problème légal, l'existence d'un phénomène social est donc plus que possible.
Ce phénomène perturbe les éditeurs, déjà fortement sous pression. Mais également Google, qui risque d'avoir moins de contenu à référencer si certains médias venaient à disparaitre. En conséquence, il faudra que Google Actualités fasse jouer certains leviers pour maintenir l'équilibre requis.
Avec cet accord, obtenu après une lutte de longue haleine, la société veut faire passer le message qu'elle a compris ce besoin d'une plus large collaboration, et qu'elle souhaite y répondre. Une affaire à suivre.
Crédit photo : © Dusit - Shutterstock
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