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Philippe Perrain (Huawei) : « Le LTE/4G sera une réalité commerciale mi 2012 en France »

En appuyant son offre de réseau mobile sur la technologie Single RAN, Huawei compte bien profiter du lancement de la 4G pour s'imposer en France.

Publié par La rédaction le | Mis à jour le
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Philippe Perrain (Huawei) : « Le LTE/4G sera une réalité commerciale mi 2012 en France »

Le Chinois Huawei est désormais un acteur incontournable dans le domaine des réseaux, tant mobiles que d'entreprise désormais. L'équipementier génère 70  % de son chiffre d'affaires à l'extérieur de son marché national. Ainsi, le fournisseur est présent sur 130 des 248 opérateurs composants le marché du LTE (long Term Evolution) dans 87 pays. Une position qui pousse IDC à classer Huawei comme le numéro 1 mondial.

Aujourd'hui, l'entreprise de Shenzhen concentre ses efforts sur le marché mobile français (notamment) stimulé par l'ouverture prochaine des offres 4G/LTE. Un premier lot de licences dans la bande des 2,6 GHz a récemment été distribué aux opérateurs intéressés, celui des 800 MHz le sera en décembre. Rappelons que la 4G/LTE apportera des débits de l'ordre de 100 Mbps en descendant (dans sa version rel 8 du 3GPP) en attendant, à terme, des bandes passantes de l'ordre du gigabit/s (3 GPP rel 10 ou LTE Advanced).

Jusqu'à 30 % d'économie sur les coûts d'exploitation

« Le LTE sera une réalité commerciale mi 2012 en France », assure Philippe Perrain, responsable grands comptes chez Huawei France. Le LTE doit notamment répondre aux besoins croissant de consommation de données en mobilité qui explosent avec la démocratisation des smartphones et l'émergence des tablettes. « On voit une multiplication du trafic par 10, souligne le responsable, le LTE est la réponse créée par la demande des terminaux mobiles. »

Huawei appuie son offre commerciale et sa stratégie sur la technologie Single RAN, laquelle permet de moderniser les réseaux 2G (GSM) tout en apportant de nouveaux services (technologies IP, fibre optique, faisceau hertzien.). Ce qui, dans les stations de base des réseaux mobiles historiques, nécessitait plusieurs armoires d'appareillage pour le traitement du signal et l'amplification, tient aujourd'hui dans une sorte de grosse valise de 15 kg. Et, d'ici deux ans probablement, l'ensemble sera intégré dans des antennes de nouvelle génération, simplifiant radicalement l'installation. Multimode et multiband (du GSM au LTE en passant par l'UMTS), le SingleRAN réduit considérablement la surface occupée au sol (« cela permet de déployer la technologie sur des sites « pleins » ») et la consommation électrique. « Les opérateurs bénéficient d'une économie de 30  % environ sur le TCO », assure Philippe Perrain.

Une opportunité pour les opérateurs

La technologie SingleRAN, qui n'est pas propre à Huawei (même si le constructeur compte parmi les premiers contributeurs au sein du 3GPP, l'organisme de standardisation des technologies mobiles), s'inscrit donc comme une opportunité pour les opérateurs qui l'adaptent. « L'opérateur qui a déjà déployé du SingleRAN en France est en position avantageuse. » Sous-entendu : son réseau est prêt pour opérer la 4G dès l'obtention du feu vert des autorité (même si l'écosystème à mettre en place autour reste incompressible). Un temps de déploiement précieusement anticipé quand on sait que les choix d'installation de nouvelles technologies s'effectuent site par sites selon leur potentiel commercial (ou les obligations réglementaires). Free Mobile, qui déploie un réseau 2G/3G en vue du lancement de son offre mobile très prochainement, aurait par exemple eu tout intérêt à déployer du SingleRAN. Une information que ne commentera pas Huawei d'autant qu'il n'est pas le fournisseur sur ce projet (emporté par Alcatel-Lucent et Nokia Siemens Network).

Huawei profite notamment de son expérience européenne pour proposer sa technologie en France. L'équipementier a déjà équipé la Suède avec TeliaSonera sur la bande des 900 MHz, en Allemagne (800 MHz) et en Pologne (1800 MHz). « En France, on est prêt », tant sur les bandes de fréquences à couvrir (2600 et 800 MHz) que sur les besoins de mutualisation des infrastructures pour la couverture des zones blanches (couvertes par les 800 MHz récupérés suite à l'arrêt de la télévision analogique) et les terminaux. Outre les clés USB (et bientôt les smartphones), Huawei proposera prochainement un modem portatif (domino de la taille d'un téléphone) qui connectera les terminaux wifi environnants au réseau 4G.

Des coûts divisés par six

« Huawei est très actif et prêt pour challenger le LTE en France, laquelle est bien placée car les 900 MHz qui couvrent le territoires vont faciliter la montée vers le LTE en assurant la continuité de qualité de service. Une des principales exigences des opérateurs », conclut Philippe Le Corre, vice président affaires et relations publiques. D'autant plus prêt que Huawei est pointé du doigt, comme son confrère ZTE, pour ses pratiques de dumping tarifaire. Une accusation dont se défend l'entreprise chinoise. « Le coût de structure du SingleRAN n'a rien à voir avec les stations de base [BTS] classiques de par sa plus grande efficacité, explique Philippe Perrain. le coût du BSC [contrôleur de la station de base, NDLR] peut être divisé par six. » Une qualité intrinsèque à la technologie Single RAN dont sait profiter Huawei pour s'imposer toujours plus sur le marché.

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