Résultats annuels : STMicroelectronics. en plongée
STMicroelectronics vient de publier les résultats de son dernier trimestre 2012 et avec eux ceux de l'année. En 2012, le chiffre d'affaires du groupe a reculé de 12,8% pour se fixer à 8,49 milliards de dollars.
La perte nette est de 1,16 milliard de dollars, contre 650 millions de dollars de bénéfices un an plus tôt. Bref, les indicateurs sont dans le rouge. Toutefois, la société met en avant sa « situation financière nette », une mesure qui - selon elle - tient mieux compte des diverses dépréciations d'actifs en cours et des frais engendrés par la réorganisation du groupe.
« Si l'on regarde l'ensemble de l'exercice 2012, nous avons amélioré notre situation financière nette (1,19 milliard de dollars, NDLR) par rapport à 2011 (1,17 milliard de dollars, NDLR) en dépit de la trésorerie importante absorbée par ST-Ericsson et de l'impact des faibles conditions de marché. Nous avons réussi à finir l'année avec une flexibilité financière significative et un solde de trésorerie solide tout en distribuant à nos actionnaires le même niveau de dividendes qu'en 2011 », rassure Carlo Bozotti, président et CEO de ST.
Au premier trimestre 2013, le chiffre d'affaires devrait chuter d'environ 7%, explique la société.
STMicroelectronics, champion des MEMS
Toutefois, l'horizon n'est pas totalement bouché. Le groupe domine ainsi le marché des microsystèmes électromécaniques (MEMS), avec plus de 3 milliards de composants vendus à ce jour, une croissance de 19% sur 2012 et une part de marché de 48% (source IHS).
« Notre étude montre que sur le marché mobile, ST est le premier fournisseur de MEMS et ce, pour l'ensemble des grands systèmes d'exploitation qui équipent les téléphones portables », déclare Jérémie Bouchaud, directeur et senior principal analyst responsable du segment des MEMS et des capteurs au cabinet IHS. « Même sur le très compétitif marché Android, la part de marché de ST est près de deux fois supérieure à celle de son plus proche concurrent. »
Pas étonnant, dans ce contexte, que la société fasse des capteurs un de ses chevaux de bataille.
ST-Ericsson toujours dans le rouge
« Dans le cadre de notre plan stratégique, nous avons décidé de nous désengager de ST-Ericsson après une période de transition et toutes les mesures que nous avons prises au cours du quatrième trimestre, y compris la nouvelle provision pour dépréciations, s'inscrivent dans la droite ligne de l'avancée de cette décision », rappelle le patron de ST dans le communiqué de présentation des résultats du groupe.
Un choix raisonnable tant il est vrai que la coentreprise plombe les résultats de STMicroelectronics. Sur l'année, ST-Ericsson affiche un chiffre d'affaires de 1,35 milliard de dollars (-18,1%) et un résultat d'exploitation de -978 millions de dollars. Une perte qui se creuse de 12,8%.
Voilà qui n'est guère brillant, même si la barre tend à se redresser. Au quatrième trimestre 2012, le chiffre d'affaires tombe de 12,5% par rapport à la même période de 2011, mais les pertes sur le résultat d'exploitation fondent de 29,9%.
Le bout du tunnel. en 2014 ?
Certains signes sont encourageants pour ST-Ericsson :
- La plate-forme NovaThor ModAp voit ses ventes Q4 2012 grimper de 45%, avec 10,7 millions d'unités écoulées ;
- Le Galaxy S III mini est équipé d'une puce NovaThor, ce qui pourrait booster les ventes de la société ;
- ST-Ericsson a lancé une puce bicour innovante, le NovaThor L8540 ModAp en technologie FD-SOI.
De quoi remettre l'entreprise sur les rails, même si le désengagement de STMicroelectronics de ST-Ericsson pourrait nécessiter des besoins en financements de la part de ST, estimés entre 300 et 500 millions de dollars.
Crédit photo : © STMicroelectronics
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