Skype frappe à la porte du Nasdaq
Skype s'apprête-t-il à prendre son véritable envol? L'entreprise de communication fondée en 2003 par Niklas Zennström et Janus Friij a déposé, lundi 9 août, auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC, le gendarme américain de la Bourse) une demande d'entrée sur le Nasdaq. Skype espère ainsi lever 100 millions de dollars mais la part du capital proposé n'est pas précisée.
Pour mémoire, Skype propose un service de communication voix, texte et vidéo sur IP basé sur un protocole P2P (peer-to-peer). Les échanges passés entre utilisateurs Skype sont gratuits tandis que les appels vers les téléphones fixes et mobiles sont payants, à des prix compétitifs. Environ 95 milliards de minutes de communication ont été échangé depuis le logiciel de l'entreprise au cours du premier semestre 2010, dont 40% en vidéo.
Selon le document, l'entreprise basée au Luxembourg a réalisé un chiffre d'affaires de 406,2 millions de dollars au premier semestre 2010 (en hausse annuelle de 25%) pour un bénéfice opérationnel proche de 116 millions de dollars (+54% en un an). Le service compte 560 millions d'inscrits mais seulement 8,1 millions d'utilisateurs payants (en hausse de 23%) pour 124 millions d'actifs.
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L'histoire de Skype est à rebondissement. En 2009, les fondateurs de Skype, accompagnés d'un groupe d'investisseurs (Silver Lake, Andreessen Horowitz, CPPIB), avaient racheté 65% du capital à Ebay (soit 1,9 milliard de dollars) à qui ils avaient pourtant vendus l'entreprise en 2005 pour 2,6 milliards de dollars. Jotlid, autre société fondée par Niklas Zennström et Janus Friij, a également investi 80 millions de dollars dans Skype pour régler un litige commercial sur la propriété de la technologie utilisée. Au final, Skype est détenu majoritairement (56%) par les fonds d'investissements. Lesquels visiblement veulent aujourd'hui accélérer les développements commerciaux de l'entreprise.
Avec cette levée de fonds, Skype espère donc développer les services payants, notamment en direction des entreprises pour lesquelles il a multiplié les solutions comme l'outil d'administration Skype Manager. Skype pourrait ainsi mettre en avant son offre de vidéo communication, domaine en forte progression au sein des organisations en recherche d'économies, notamment sur les frais de voyages d'affaires, et pour lesquels les offres de vidéoconférence répondent en partie à leur besoin.
L'offre publicitaire et les partenariats sont également amenés à se multiplier. Aujourd'hui, Skype est en affaires avec des constructeurs comme LG, Panasonic, Samsung, Sony-Ericsson qui embarquent la solution de communication sur IP dans leurs terminaux (notamment les téléviseurs). L'entreprise basée au Luxembourg a également passé des accords avec l'opérateur américain Verizon Wireless. Le développement de la voix sur IP en mobilité ouvre également la voie à un nouveau marché pour Skype. En d'autres termes, Skype réunit tous les atouts pour s'installer durablement sur le marché des communications électroniques. Une entrée réussie en Bourse la conforterait dans cette stratégie.
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