Après l'inculpation de Lee Jae-Yong, Samsung révise sa gouvernance
Corruption, détournement et transformation de fonds, dissimulation de preuves et parjure : autant de chefs d'accusation dont devra répondre Lee Jae-Yong. L'intéressé, vice-président de Samsung Electronics et considéré comme l'héritier naturel du conglomérat sud-coréen, est mis en examen.
Ainsi en a décidé, ce mardi, le parquet spécial désigné pour instruire l'affaire de trafic d'influence dans laquelle le dirigeant est impliqué aux côtés des hautes sphères politiques du pays.
La procédure d'enquête ouverte il y a 70 jours est arrivée à son terme, le président Hwang Kyo-ahn ayant refusé de la prolonger. Les magistrats ont signifié leur intention d'inculper quatre autres cadres de Samsung, dont trois ont annoncé, en conséquence, leur démission.
Ces hauts responsables sont liés au fameux « bureau de stratégie » (Corporate Strategy Office) qui aurait, en tour de contrôle de l'empire Samsung, orchestré des dessous-de-table versés à une entreprise et à des fondations créées par Choi Soon-sil, amie et confidente de l'ex-présidente sud-coréenne Park Geun-hye (destituée en décembre dernier par le Parlement ; la Cour constitutionnelle doit encore trancher sur la validité de la procédure).
Samsung fait le ménage
Du côté de Lee Jae-yong, que la justice a placé en détention le 17 février dernier pour éviter une fuite vers l'étranger, on évoque des « donations » sans motivations politiques.
Les motivations en question ? L'appui de la caisse publique des retraites (National Pension Services).
Actionnaire-clé de deux filiales du conglomérat (Samsung C&T et Cheil Industries), le fonds de pension contrôlé par le gouvernement sud-coréen en a soutenu la fusion, contre laquelle des investisseurs s'étaient dressés, estimant qu'elle profitait à la famille Lee.
L'opération était importante pour Lee Jae-yong dans l'optique de la passation de pouvoir avec son père Lee Kun-hee, frappé en 2014 par un infarctus et qu'on dit aujourd'hui en état de coma, dans un hôpital de Séoul.
En réaction à la mise en examen de son héritier putatif (qui encourt une lourde peine de prison ferme), Samsung a pris, selon le Korea Herald, plusieurs résolutions, dont la dissolution du Corporate Strategy Office. 200 personnes seront reclassées dans ce cadre.
Autre organe dissolu : la division chargée des relations avec les pouvoirs publics. Samsung compte désormais s'appuyer sur des cabinets de juristes pour mener « indirectement » ses actions de lobbying. Les « donations » dépassant un certain montant seront par ailleurs soumises à l'approbation du board de chaque filiale, précise ITespresso.
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