Pascal Lassaigne (Intel): «La demande sur le Xeon 7500 dépasse les 70% sur le segment des 4 sockets»
Intel affiche un très bon résultat, un nouveau record même, soutenu par la demande du marché des entreprises. Est-ce que la sortie de crise est une réalité pour Intel?
Il s'agit effectivement d'un trimestre record. C'est la première fois qu'on dépasse les 11 milliards, et le troisième trimestre de suite qu'on bat des records, avec le meilleur résultat d'exploitation de tous les temps. C'est un signe fort de reprise du marché. Nous avons bien noté que la demande sur la partie professionnelle reste forte malgré un ralentissement en 2009. Mais depuis le début de l'année 2010, nous bénéficions d'un fort retour de la demande.
Pour la suite, les indicateurs restent positifs sur la poursuite de cette demande. Nous constatons sur les data center une demande importante sur les produits à forte valeur ajoutée dans le cadre de l'accroissement des besoins en matière de virtualisation notamment. Et nos plates-formes répondent parfaitement à ces besoins. Sur les postes clients, il y a également une très forte demande sur les solutions moyenne et haut de gamme. Des gammes que nous couvrons parfaitement avec nos processeurs Core i3, i5 et i7.
Les ventes du processeur Xeon 7500 à hautes performances pour serveurs critiques sont-elle à la hauteur de vos attentes?
Elles dépassent nos attentes. Lancé en avril dernier, le Xeon 7500 représente plus de 70% de la demande sur le segment du marché des plates-formes multi-processeurs à 4 voies (socket) et plus, déjà alimenté par le Xeon 7400. Nous ne nous attendions pas à une telle demande des constructeurs mais aussi des utilisateurs. Il s'agit là-aussi d'un lancement record pour nous.
Par ses performances, le Xeon 7500 ne constitue-t-il pas un risque de phagocytage de l'Itanium?
Il y a deux questions en une. D'une part, la progression du x86 face à l'Unix. Il est certain que l'accroissement du basculement des plates-formes propriétaires vers le x86 s'accélère. Et les performances du 7500, avec plus de fonctionnalités de virtualisation et un niveau de consommation optimale, participent à ce basculement. Mais sur nos marchés, nous constatons néanmoins toujours un volume de demandes satisfaisant sur le produit Itanium pour les plates-formes HP-UX notamment.
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En revanche, les résultats des produits de la gamme Atom sont en baisse (de 4%). Comment l'expliquez-vous et comment comptez-vous compenser la baisse des ventes de l'Atom soumis notamment à la concurrence de l'architecture ARM dans les tablettes et téléphones mobiles?
Les ventes sont effectivement en légère régression dû à un léger fléchissement du marché grand public dans les pays matures, essentiellement sur les volumes des netbooks. Pour nous c'est conjoncturel, la demande continue d'être très forte sur ce segment. Et parallèlement, l'Atom affiche une très forte présence dans l'embarqué. Les processeurs basse consommation sont notamment appelés à intégrer de plus en plus de produits électroniques, notamment les smart TV [dont la Google TV, NDLR] à travers les premiers design des téléviseurs et des set top box. L'Atom est en développement et va compléter sur de nouveaux segments, de nouveaux marchés pour Intel, de nouvelles solutions, notamment pour l'automobile. autant de solutions qui tirent parti de l'Atom en termes de performances énergétiques et surtout compatibles avec l'architecture x86 qui constitue la référence pour le développement de l'Internet mobile.
Le marché des tablettes reste stratégique pour Intel. Plus de 30 design de produits sont en cours et certaines solutions, comme la Cius de Cisco, une tablette exclusive au réseau américain AT&T ou la WeTab en Allemange, deviennent réalité. De plus en plus de produits vont arriver sur le marché. On partage la vision que la tablette reste complémentaire au marché du PC et des netbooks. Et l'Atom x86 va être de plus en plus présent sur ce marché de l'Internet mobile.
Comment se situe la demande sur les plates-formes Vpro d'administration de parc?
VPro continue d'être un succès pour Intel avec plus de 19 millions de plates-formes dans le monde. Mais si la proposition de valeur est reconnue par le marché grâce aux fonctions d'administration, l'appréciation des fonctionnalités de sécurité vont s'intensifier avec l'orientation vers le cloud et les projection des entreprises en termes de SAAS (Software as a service).
C'est pourquoi Intel a racheté McAfee?
Il est évident que la problématique de la sécurité va se développer et il était intéressant d'intégrer une société leader dans la sécurité, notamment sur la protection du poste client. Car les nouveaux produits vont de plus en plus être connectés à Internet. Il est donc important de s'assurer que le poste client qui accède à Internet, en mobilité ou non, est vraiment sécurisé.
Quelques mots sur Sandy Bridge, nom de code de la prochaine puce d'Intel?
Il s'agit de la prochaine génération de processeurs avec une nouvelle architecture. Je n'ai pas encore d'information à donner sur les caractéristiques techniques mais je pense que la nouvelle micro architecture va apporter un gain de performances historique. Il est très attendu par le marché mais ses ventes n'entreront que dans les résultats de 2011.
Quelle est la tendance pour le 4e trimestre et l'année 2010 globalement?
Nous projetons un quatrième trimestre à 11,4 milliards de dollars avec une marge brute 67%, supérieure donc aux 66% du troisième trimestre. Ce qui devrait nous permettre d'afficher un record de chiffre d'affaires en 2010 jamais atteint. Nous devrions terminer à plus de 43 milliards, soit une progression de 24% par rapport à 2009.
Les embauches vont-elles reprendre au sein du groupe?
Nous avons accru le nombre d'employés. Depuis le début de l'année, nous avons recruté 1300 salariés, soit 81.300 employés au total.
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